Alors que le MLC et les opposants Samy Badibanga, José Makila et Jean-Lucien ont refusé de signer les accords du Centre Interdiocésain à Kinshasa, c’est au tour de la la Majorité Présidentielle qui multiplient des signaux susceptibles de remettre en cause ces résolution?
Quelques heures seulement après la signature des ces accords à Kinshasa sous l’égide des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Majorité Présidentielle a annoncé avoir signé ces accord « sous réserve », protestant comme ce qu’elle qualifie de « manque d’inclusivité ».
En effet, selon la famille du Chef de l’Etat, le refus du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, accompagné du Front pour le Respect de la Constitution, y compris celui des opposants Samy Badibanga, José Makila et Jean-Lucien – signataires des accords du 18 octobre 2016 à la Cité de l’Union Africaine, fait que ces accords du 31 décembre dernier ne soient pas inclusifs.
Lors de son point de presse à Kinshasa, Lambert Mende, ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement a rappelé que le précédent accord signé le 18 octobre avec une frange minoritaire de l’opposition avait été contesté. L’objectif de la majorité, selon lui, c’est d’obtenir un plus large consensus pour éviter toute contestation à venir.
Quant aux conséquences de cette signature « sous réserve », c’est à la majorité d’en décider. « Nous devons rendre compte à la famille politique de ce qui a été fait, et une décision sera prise, parce que dans le compte-rendu, nous ferons état justement de l’absence d’inclusivité », a-t-il expliqué.
« Le moment viendra, lorsque l’arrangement particulier sera là, de voir si au regard de l’arrangement particulier, nous considérons que le gouvernement qui sera présenté à l’Assemblée nationale mérite l’appui de notre groupe parlementaire ou pas », a également annoncé Lambert Mendé.
Lundi après midi, la Majorité Présidentielle a officiellement demandé un troisième Dialogue, rejettant ainsi celui qui vient de s’achever. Outre la « non-inclusivité », la majorité demande également que l’interdiction de référendum sur la consittuion soit rétirée de ces accords.
Pour Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), principal parti du Front, ces déclarations sont un prétexte. Et pas question de servir de bouc émissaire. « Nous ne souhaitons pas que la majorité puisse trouver des prétextes pour ne pas participer à la mise en œuvre de cet accord en prétextant le manque de signatures du Front. Ou que le Rassemblement puisse nous accuser de la non-applicabilité de l’accord, prévient-elle. Nous n’avons aucun rôle. Notre seul rôle, c’était d’avoir donné notre contribution. Et nous souhaitons que chacun sache : signer un accord est une chose, sa mise en application en est une autre. »
Pour le Rassemblement de l’opposition, cette affirmation de la majorité présidentielle frise la provocation. « On ne comprend absolument pas ce que ça veut dire. Nous, avant de signer, M. Thambwe Mwamba, leader de la majorité dans cette négociation, nous a dit qu’ils avaient le quitus de M. Kabila pour signer sans réserve, affirme Martin Fayulu, président de l’ECIDé et membre du Rassemblement. Et que leurs signatures à eux engageaient M. Kabila. Alors maintenant, on nous dit qu’on a signé sous réserves ! On ne sait pas ce que ça veut dire, c’est de la provocation ? On veut prendre qui pour le dindon de la farce ? Le peuple congolais, la communauté internationale ou le Rassemblement ? Non, nous avons signé un accord et nous avons dit que nous avions reçu l’assentiment du président Etienne Tshisekedi qui a vu l’accord et nous a demandé de signer. Eux ont dit la même chose. Aujourd’hui, nous avons un accord et nous tenons à cet accord. »
Avec RFI
3 commentaires
c’est vraiment un théâtre.On aura tout vu dans ce pays de Mzee Kabila et de Lumumba.
Au départ, il était question que çàd tout celui qui devait y faire parti soit présent durant le dialogue. Est-ce que le MLC et le Front étaient au dialogue ? Oui, ils y étaient bien, donc ledit dialogue était INCLUSIF car tout le monde y était représenté. Mais, quant à la signature des participants, chaque entité est libre de prendre son choix sur 3 possibilités : signer pour oui ou pour non et, éventuellement prendre une neutralité en s’abstenant de signer, ce qui ne veut pas dire qu’on n’était pas au dialogue.
Le dialogue CENCO, contrairement au premier tenu, était bel et bien INCLUSIF. Soyons logiques !!!
Quelle est la place de l’Accord politique du centre interdiocésain dans la pyramide normative congolaise ?
Dire respecter la Constitution en prônant le respect de cet accord est un mensonge grossier car le premier ministre, d’après la constitution congolaise, est nommé par le président de la République au sein de la majorité parlementaire. c’est clair comme l’eau des roches ! alors, le Rassemblement, détient-il la majorité au parlement. L’UDPS n’a aucun député, après la récusation des siens pour des motifs dont elle seule détient le secret. Le Rassemblement, restera-il dans l’opposition ? fera-il partie de la majorité recomposée ? Ensuite, où a-t-on vu ce scénario, juge et partie ! Premier ministre, chef du gouvernement d’une part et président du Conseil de suivi d’autre ? pour quel intérêt ?