Dans une communication faite ce samedi 26 novembre, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a annoncé pour ce lundi 28 novembre prochain, le début du processus de Nairobi (Kenya) sur le rétablissement de la paix et de la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Initialement prévu pour le 21 novembre dernier, ce troisième dialogue intercongolais qui débutera la semaine prochaine, visera l’accélération des efforts régionaux déjà en cours afin de parvenir à une paix et une sécurité durables dans la partie Est de la République démocratique du Congo, tels qu’élaborés par les différents efforts réalisés par les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est.
« Les pourparlers de paix réaffirment l’engagement des chefs d’État de l’EAC ; la région des Grands Lacs et l’Afrique en général, pour trouver une solution durable aux défis sécuritaires dans l’Est de la RDC », a indiqué la Communauté d’Afrique de l’Est dans sa correspondence.
« Vous vous retirez des localités occupées et on verra comment vous intégrer »
Bien que les participants et la durée de ces discussions n’ont été précisés par la Communauté d’Afrique de l’Est, le M23 ne devra pas faire partie de ces pourparlers et cela malgré le fait que plusieurs pays, organisations et personnalités dont la France, la Communauté d’Afrique de l’Est et Moussa Faki, président de la Commission africaine, ont intensifié ces derniers jours l’appel à un dialogue plus « inclusif », avec notamment l’intégration du M23 dans les discussions, car le gouvernement congolais est resté intransigeant dans sa ferme décision d’écarter toute possibilité d’une négociation avec les terroristes du M23.
En briefing hebdomadaire le 11 novembre dernier, le gouvernement congolais précisait les conditions sinequanons pour une possible intégration du M23 dans les pourparlers de Nairobi.
« Pour nous les conditions sont les suivantes, il faut que le M23 cesse ses activités criminelles, il faut qu’il se retire des localités occupées, il faut que nos compatriotes qui ont été chassés reviennent à leurs domiciles et il faut que cesse tout soutien aux groupes armés et dans le cas d’espèce au M23 et nous ne changerons pas cette conditionalité », précisait le ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula.
Pour sa part Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et Médias avait lors du briefing hebdomadaire tenu mardi 22 novembre dernier, affirmé que le gouvernement congolais n’accordera aucune mesure de grâce au M23, si ce dernier n’obtempère pas à ses irréversibles exigences.
« On ne va pas continuer à accorder la prime à la violence, si c’est parce que le Rwanda ou à travers le M23, on fait preuve de beaucoup de violences mais d’autres groupes armés peuvent agir de la sorte et à ce moment-là on va commencer à donner la prime aux violents pour dire on discute en apparté avec tel, parce qu’ils ont été violents, parce qu’ils ont pris les armes ? Hors de question ! Ici les conditions sont connues, vous vous retirez des localités occupées en ce moment-là on fait le point pour voir comment vous intégrer dans le processus comme c’était prévu », avait-il indiqué.
Des conditions auxquelles les terroristes du M23 ont refusé de se soumettre jusqu’à ce jour, avec notamment l’occupation de plusieurs localités et villages dans la province du Nord-Kivu.
Aucune négociation sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC
Au cours du même briefing tenu le 11 novembre dernier, le numéro de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula, avait rappelé que le gouvernement congolais a fermé la porte à toute forme de négociation sur l’intégrité territoriale, la souveraineté, l’indépendance du pays et le bien-être des populations congolaises, tout en affirmant que les conditions fixées par le gouvernement congolais pour intégrer d’autres groupes armés demeureront inchangées.
A titre de rappel, ce nouveau dialogue intercongolais, intervient après une première tentative des pourparlers entre le gouvernement congolais et les groupes rebelles en avril dernier dans la capitale kényane Nairobi. Des pourparlers qui ont été marqués par l’exclusion du M23 de ces assises suite à ses attaques perpétrées sur terrain alors qu’il prenait en même temps part à ces pourparlers.