Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement est désormais en pleine crise. Alors que ses leaders, à l’image de l’opposant Moïse Katumbi, ont tenté de minimiser l’impact de la dissidence au sein de cette coalition politique, la principale qui s’oppose à Kabila en République démocratique du Congo, l’heure serait néanmoins à la recherche de la cohésion. Tant un passage en force ne semble pas faire unanimité.
Loin des accusations officielles de « manipulations » venant de la Majorité Présidentielle, Freddy Kita, un des signataires de l’acte de Geneval à Bruxelles appelle pour sa part à l’unité du Rassemblement qu’il considère comme « un et indivisible ».
« Je tiens à préciser qu’au sein du Rassemblement, il n’y a pas de crise ni de division. Il n’y a pas deux ou trois factions au sein du mouvement. Le Rassemblement a été créé à Geneval en juin 2016 par le père de la démocratie congolaise, Etienne Tshiskedi wa Mulumba. Qu’on arrête un peu avec ce discours de crise, de factions, ou de trois composantes du Rassemblement. Non, le Rassemblement est un et indivisible« , a dit M. Kita, joint mardi au téléphone par POLITICO.CD.
Une démarche que semblement emprunté l’aile Félix Tshisekedi qui annonce des « consultations » auprès de tous les acteurs de la plateforme pour « trouver une solution ».
« Le président Félix a décidé d’aller à la rencontre de ses faires pour faire barrage aux plans du pouvoir. Nous allons tout faire pour ramener à la raison ceux qui ont perdu le chemin », a dit Augustin Kabuya, porte-parole de l’UDPS à POLITICO.CD.
Toutefois, cette tâche s’avère néanmoins difficile à l’heure actuelle. Bruno Tshibala, coupable de dissidence à l’UDPS et au Rassemblement pour avoir soutenu l’aile Joseph Olenghankoy a publié un violent communiqué ce mardi matin pour dénoncer ce qu’il qualifie de « délinquance politique » à l’endroit de ses camarades du parti.
«Chacun aura compris que par une ignorance crasse des statuts, Kabund [le Secrétaire général] et consorts, qui ne savent pas qu’il n’existe nulle part dans les textes du parti une quelconque sanction d’auto-exclusion dans le barème des sanctions prévues, auront brillé par une légèreté et une irresponsabilité qui font retourner Tshisekedi, défenseur de droit démocratique, là où il se trouve en ce moment », lit-on dans le communiqué publié depuis le dimanche par celui qui se considère comme faisant toujours partie de l’UDPS.
Pendant ce temps, Patrick Mayombe, à la tête d’un autre dissidence, est allé défier ses compères de l’opposition en rencontrant les évêques de la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) ce matin à Kinshasa. Et même l’Abbé Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO a démenti, ébeté, avoir rencontré le ministre congolais comme « président du Rassemblement », il est clair que le groupe des ministres du gouvernement Badibanga et membres du Rassemblement compte maintenir sa dissidence.
De l’autre côté, la radiation de Raphaël Katebe Katoto ne vient pas arranger les choses de sens d’une réunification, sachant ce dernier semble tenir la corde invisible qui fait vaciller la coalition. Aussi, du côté de Joseph Oleghankoy, on attend toujours pas laisser ni Félix Tshisekedi, et encore moins Pierre Lumbi diriger la fronde contre Kabila.
« S’il peut y avoir une union, c’est à eux de se soumettre à la volonté démocratique, en respectant le choix de Joseph Olenghankoy à la présidence du Conseil des sages« , confie une source proche du président de FONUS, qui a requis l’anonymat.
Pire, la Majorité Présidentielle laisse entendre, par la voix de son Secrétaire général, Aubin Minaku, qu’elle ne reconnaîtra pas Pierre Lumbi comme président du Conseil de sages. « Il y a un problème de consensus« , dit-il.
2 commentaires
Comment tous ces politiciens sont-ils si peu lucides, si peu responsables, les uns avec leurs cris de victoire ou leur passage en force, les autres avec leur décision de scission, pour ne pas comprendre que ces dissensions affaiblissent gravement leur camp ? ‘JK’ doit boire du petit lait en voyant dans leurs querelles pire dans leur scission davantage de latitude à les mâter et ainsi y trouver toutes les justifications de prolonger son règne déjà hors constitution !
Le duo Tshisekedi-Lumbi aurait tort de ne crier que victoire, il a le devoir de trouver tous les moyens pour réunir tout le Rassemblement et toute l’opposition d’autant que les contestataires ont quelques bonnes raisons de bouder une mainmise unilatérale sans réel consensus, sans vraies discussions entre eux…
Maintenant que les émotions se sont exprimées à chaud il faut passer sans délai à la réconciliation…
Il y’a d’autres structures prévues qui ne sont pas encore pourvues, il faudra les confier aux contestataires.
En effet l’opposition n’obtiendra un leadership solide et durable d’autant qu’il aura agi en son sein de façon plus démocratique que n’agit le pouvoir en face, plus ouvert entre tous ses composantes, petites et grandes et tant qu’elle sera unie sinon elle s’expose à la manipulation de l’adversaire autocrate et perdra à terme ses capacités de gagner l’alternance…
Il m’a été donner de constater que ces opposants avaient des agendas cachés,une fois Tshisekedi,ceux-ci(agendas) sont apparus au grand jour. Ils ne se gênent pas de se comporter en dictateur biaisant les souffrances de leurs compatriotes. Qu’ils nignorent point que le pouvoir sans le consentement de ceux sur lequel il est exercé est une duperie qui jamais ne dure longtemps,un équilibre éminemment fragile qui se rompt d’un coup quand suffisament d’hommes prennent ensemble conscience de partager le même état d’esprit.