POLITICO.CD poursuit ce mardi la deuxième partie de son édition spéciale sur le Livre Blanc publié récemment par le gouvernement congolais qui accable la coalition RDF-M23 pour les différents crimes commis sur son territoire de novembre 2021 à décembre 2022 dans l’Est du pays.
Dans ce numéro, POLITICO.CD revient sur le point relatif à l’appel du gouvernement de la RDC aux mesures coercitives du Conseil de sécurité contre le Rwanda qui, sous couvert du groupe terroriste du M23 commet des exactions contre les civils innocents, lesquelles sont susceptibles de constituer les crimes contre l’humanité.
Se disant attachée aux idéaux qui guident l’action des Nations, la RDC invite le Conseil de sécurité de l’ONU à constater l’agression et la rupture de la paix par le Rwanda et à adopter les mesures appropriées pour éviter qu’elle ne recourt aux représailles afin de préserver son intégrité territoriale. Dans ce cadre, Kinshasa a appelé à des mesures exemplaires de contrainte du Conseil de sécurité comme cela est de pratique au sein de cet organe de l’ONU en pareille circonstance pour sanctionner les faits imputables au Rwanda.
Le gouvernement congolais estime que le Conseil de sécurité devrait constater, sur pied de l’article 39 de la Charte, l’existence d’une rupture de la paix et plus précisément des actes d’agression découlant du « comportement belliqueux du Rwanda par sa participation directe et indirecte à la crise sécuritaire en cours dans la partie orientale de la RDC ».
S’il persiste encore un doute, face à ce qui est de plus en plus une évidence à ce jour indique ce Livre, la RDC demande au Conseil de sécurité d’examiner le dernier rapport des experts sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, experts désignés par lui-même, et l’audition contradictoire avec le Rwanda afin qu’il se rende compte de la véracité des faits, qu’il soit convaincu, une fois pour toutes, de la culpabilité des dirigeants rwandais et qu’il tire toutes les conséquences qui s’imposent no- tamment en leur infligeant des sanctions rigoureuses dont celles prévues aux articles 41 et 42 de la Charte, et réparatrices des dommages causés.
En appui à ces affirmations, le gouvernement de la RDC paraphrase les propos du Président Tshisekedi lors de son discours du 20 septembre 2022 à la tribune de la 77ième session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU qui soutenait que ; « Ne pas examiner le rapport des experts serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes en RDC et, d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes ».
« Bien plus, le Conseil de sécurité porterait un coup dur à la lutte contre l’impunité dont l’organisation mondiale n’a cessé de se déclarer championne », rappelle le gouvernement dans ce document.
En outre, Kinshasa pense que le Conseil de Sécurité de l’ONU commettrait une faute grave, moralement inadmissible et condamnable au regard du droit international en refusant de se livrer à cet exercice dicté par le devoir de rendre justice ainsi que de sauvegarder la paix et la sécurité internationales.
Des fortes pressions sur les autorités rwandaises et les terroristes du M23
Dans le même volet, Kinshasa rappelle que sur base du chapitre VIII de la Charte de l’ONU et dès lors que dans leurs prises de positions publiques respectives, l’ONU, l’Union Africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est, la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, l’Union Européenne, et ses partenaires bilatéraux ont unanimement condamné les attaques du M23 soutenu par le Rwanda, exigé son retrait des localités congolaises occupées et le retour des congolais déplacés de guerre à leurs domiciles, et apporté leurs appuis aux processus de paix de Nairobi et de Luanda, tous devraient agir davantage par de fortes pressions sur les autorités rwandaises et les terroristes du M23 pour que ces derniers satisfassent, sans condition ni délai, à leurs exigences jusque-là reçues par eux avec mépris et arrogance.
Par ailleurs, prévient Kinshasa dans son Livre Blanc, la mollesse de la réaction des institutions internationales et africaines en charge du maintien de la paix et de la sécurité internationales, à la limite leur immobilisme et leur indifférence, ne feront que laisser perdurer la crise et pousser la RDC à user de son droit à la légitime défense conformément à l’article 51 de la Charte de l’ONU en recourant notamment aux mesures et actions de représailles dictées par les circonstances contre le Rwanda. « Ce qui, sans nul doute, embrasera toute la Région des Grands Lacs », a argué le gouvernement de Kinshasa.
Les congolais défendront l’intégrité territoriale de leur pays
En tout état de cause, les autorités congolaises rappellent que dans son intervention à la 77ième ses-sion de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Président Tshisekedi a déclaré que les congolais défendront l’intégrité territoriale de leur pays.
« Le Chef de l’État de la RDC a été clair à ce sujet dans son intervention à la 77ième ses-sion de l’Assemblée Générale de l’ONU prérappelée, en ces termes : « Quoiqu’il en soit, je réaffirme haut et fort à cette tribune de la plus haute instance internationale de gestion des affaires du monde la détermination du Peuple congolais et de ses dirigeants de défendre toujours jusqu’au sacrifice suprême l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté de leur pays, dans le respect bien sûr du droit international et des engagements pris au sein des organisations internationales dont il est membre », a indiqué le gouvernement dans ce document d’une soixantaine de pages.