Des habitants longés le long des routes, comme en attente d’un cortège de je ne sais qui. Des véhicules arrêtés pour y replacer des rameaux qui ont disparu depuis que la dépouille d’Étienne Tshisekedi traîne à Bruxelles. Ce mardi 28 mars, Kinshasa s’est réveillée très mouvementée qu’elle en a l’habitude.
« Accord e simbi te (l’accord a échoué)« , lance un jeune homme qui court, rameau à la main, pour le placer sur un taxi bus en direction de Rond-point Ngaba, un quartier populaire au nord de la ville, qui a stationné juste devant lui au croisement des avenues Bongolo et université.
Comme plusieurs de ses amis, son ambition est d’orner tous les engins roulants des rameaux, pour exprimer le deuil dans lequel se trouve le peuple congolais qui a perdu son « homme des situations difficiles« , son héros, Étienne Tshisekedi.
« Le pays ne va pas bien »
L’ultimatum des évêques catholiques pour la signature de l’arrangement particulier a expiré hier sans que le Rassemblement et la Majorité présidentielle ne parviennent à un accord, sur le mode de désignation du premier ministre, encore moins celui du président du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral. Les négociations de la CENCO ont échoué, considère désormais le Rassemblement.
« To zongi, Mboka eza bien te (nous rentrons, le pays ne va pas bien)« , répond une jeune dame qui tire son fils en uniforme par la main, à une curieuse qui veut en savoir davantage sur le pourquoi de leur retour, au moment où l’enfant doit se trouver à l’école.
Entre-temps nul ne sait de quoi cette journée sera faite, encore moins si ce « Dialogue » a définitivement pris fin. En effet, alors que la Conférence épiscopale nationale du Congo a maintes fois menacé de mettre fin à ces discussions le lundi soir, rien n’a pourtant été confirmé en tant que tel. A la place, les catholiques ont fait appelle au président Joseph Kabila, lui demandant d’intervenir pour débloquer la situation.
En cette matinée, les rumeurs se confondent à la bonne information, avec une conséquence logique de plonger les kinois dans la psychose. « Nako bima na nga te. Na ville e yindi ( je ne sors plus, il y a du désordre en ville)« , Pierrot qui vient d’apprendre par une radio trottoir, que des pneus sont brûlés sur les avenues Kabambare, Bokassa et Kasaï, au grand marché de Kinshasa, renonce d’aller ouvrir sa maison de réparation des téléphones cellulaires au centre-ville et rebrousse chemin.
Ils attendent quelque chose
« Tsha bâ poto to beta ballé awa (plante des poteaux qu’on joue au foot)« , recommande un supporter des Léopards qui porte le dossard 6 de Junior Kabananga, planté au milieu de la route Bongolo qui se vide progressivement des véhicules. Les jeunes garçons de l’une des communes chaudes de Kinshasa, rôdent dans les rues, apparemment à l’attente de quelque chose.
Les leaders de l’opposition, principalement du côté du Rassemblement et de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), ont annoncé des conférences de presse cet après-midi. Dans une ville traditionnellement acquise à l’opposition congolaise, ces jeunes attendent le « fameux mot d’ordre », l’appelle au soulèvement auquel faisait souvent allusion feu Étienne Tshisekedi. Crispées, tendues, les rues de la capitale paraissent en ralenties. De l’attentisme se fait sentir. Les policiers déployés massivement eux aussi attendent. Toute le monde attend, mais on ne sait quoi.
Depuis Kinshasa, Jeannot Bialalanji
POLITICO.CD.
5 commentaires
vive la revolution en RDCongo
Le peuple doit se prendre en charge, Article 64.
c’est tout ce que le pouvoir avait besoin! ils doivent être content de ça alors qu’ils n’ont même pas des familles au pays.
Vous avez bien narrez le climat qui prevaut ales Kinshasa au lendemain de l’echec de discussion sur l’arrangement particulier.
Nous ne savons pas ce queque demain sera fait au cas où l’accord du 31.12.2016 ne serasais pas appliqué
La pesanteur de l´idiotie de Kanambe rabaisse toute une République à terre, alors que La RDC regorge de grandes têtes, mais aujourd’hui bloquées, parce que leur chef l´imbécile ne veut pas lâcher le pouvoir. Vive le soulèvement populaire.