En marge de la journée commémorative du génocide en RDC, célébrée chaque 2 août, le gynécologue et Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege a fait une déclaration pour honorer tous ces Congolais morts au prix des intérêts économiques et cette lutte contre le génocide en RDC.
Il a interpellé la communauté nationale et internationale sur le génocide économique qui s’opère depuis des décennies en RDC. Il a également adressé ses pensées aux victimes directes et indirectes des crimes innombrables commis depuis des décennies pour des intérêts économiques et géostratégiques.
Le système économique articulé sur la RDC
« Ces atrocités contre des congolais qui défient l’imagination et devraient heurter profondément la conscience humaine, sont perpétrées depuis le milieu des années 1990 en RDC dans un climat prévalent d’impunité et dans une indifférence troublante de la communauté internationale », a déclaré Dénis Mukwege, expliquant que le système économique globalisé est en grande partie articulé sur les ressources minières et les richesses naturelles que regorge la RDC, et qui sont indispensables pour assurer la croissance économique des grandes puissances et du monde des entreprises.
Dans cette même déclaration, le Prix Nobel de la paix a fait observer que l’instabilité politique et sécuritaire que les congolais subissent est entretenue pour satisfaire les besoins en matières premières du marché mondial, tout en laissant la population et les communautés meurtries et traumatisées dans un état de pauvreté.
Sacrifiés pour la révolution scientifique
Qui plus est, Dénis Mukwege dit avoir constaté que plusieurs générations de congolais ont été sacrifiées pour la révolution de l’automobile et de la communication. « Il est temps de mettre fin au paradoxe de l’abondance en RDC et à la tragédie congolaise », a martelé Denis Mukwege.
« Va-t-on encore accepter que les générations futures soient assujetties et anéanties pour que le monde économiquement développé puisse à bas prix avancer vers une transition énergétique dite verte mais en vérité rouge du sang des femmes et des enfants congolais ? », s’est questionné le Prix Nobel 2018.
Pour ces raisons, Denis Mukwege a rappelé la nécessité de mettre fin à « l’extraction illicite et au commerce illégal des ressources minières et à la culture de l’impunité » qui, dit-il, avec l’absence d’un leadership congolais respectable et respecté sont les principales causes profondes de la récurrence des conflits et de la répétition des crimes les plus graves.