Lors d’un entretien qu’il a accordé à Radio Okapi ce jeudi 3 août, le coordonnateur provincial de la société civile en Ituri, Dieudonné Lossa, a dressé un bilan négatif de l’état de siège, instauré par le chef de l’État depuis plus de deux ans.
« Nous avons rencontré le ministre de l’intérieur et nous avons profité de l’occasion pour lui brosser la situation sécuritaire telle que nous sommes en train de la connaître », a-t-il confié au micro de la radio onusienne, après qu’il ait été reçu, mercredi, par le ministre de l’intérieur Peter Kazadi.
« C’est depuis 2017, rappelle-t-il, que l’Ituri est retombé dans le cycle de violence. En 2021 le chef de l’État a pris des ordonnances, décrétant l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu et aujourd’hui nous sommes plus de 2 ans depuis que l’état de siège est instauré en Ituri », a-t-il déclaré regrettant surtout le fait qu’aucun groupe armé n’a été neutralisé jusqu’à ce moment.
Néanmoins, Dieudonné Lossa reconnaît qu’une accalmie de deux semaines s’est observée dans la région, principalement dans le territoire de Djugu et autres. Mais il justifie cette accalmie par, entre autres, la bonne foi de ces miliciens mais aussi des efforts conjugués des autorités et de la société civile à travers ses différentes composantes.
Pour éviter un présumé retour de l’insécurité dans la province, le coordonnateur de la société civile iturienne invite le gouvernement à consolider cette situation d’embellie, en implantant notamment le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) qui tarde jusque-là.
« Nous nous sommes dits que si chaque fois il y a des bévues, si chaque fois des miliciens peuvent revenir sur leurs actes c’est aussi parce qu’ils ne sont pas accompagnés. Bien qu’ils manifestent une volonté mais il n’y a pas un encadrement de tout ce qu’on pourrait leur apporter par rapport à ce qu’ils ont pris comme engagement », a élucidé le coordonnateur Lossa, qui invite, à cet effet, le gouvernement central à ne pas laisser que cette accalmie revienne au cycle de départ.
Seulement, il a insisté sur le fait que l’État congolais ne considère pas que cette accalmie n’est pas une garantie de sécurité en Ituri, d’autant plus que tous les miliciens détiennent leurs armes et contrôlent encore les territoires. « Si l’État ne venait pas avec le PDDRCS d’une manière efficace, il y a risque qu’on recule. Or c’est ce que nous sommes en train de déplorer», a-t-il plaidé.