Sept (7), quarante-trois (43) et maintenant cinquante-et-un (51), le bilan encore provisoire de la répression meurtrière des civils par une unité d’élite des forces armées de la République démocratique du Congo le 30 août dernier à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu a grimpé en l’espace d’une semaine.
Au cours, d’un briefing de presse conjointement animé par le vice-premier ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, Peter Kazadi de retour à Kinshasa et son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, le gouvernement a affirmé que la situation risque de se détériorer à tout moment.
« Concernant le bilan le jour où nous avons quitté Goma (Mardi), on avait dénombré 51 cas de décès. Il y a également des gens qui sont hospitalisés, donc la situation peut se détériorer à tout moment, raison pour laquelle le gouvernement a décidé de suivre les soins de toutes ces personnes blessées. Nous avons demandé aux familles des victimes de venir se faire enregistrer, nous avons constaté que certains corps n’avaient pas de familles. On nous dira qu’il y a des gens qui sont venus d’ailleurs, qui sont venus passer la nuit dans l’église afin de marcher ensemble le 30 août », a déclaré de la Territoriale, Peter Kazadi.
Les adeptes de la secte mystico-religieuse dénommée la Foi naturelle judaïque messianique pour les nations (FNJMN) Agano La Uwezo Wa Neno communément appelés « Wazalendo » ont été fusillés par l’armée congolaise parce qu’ils exigeaient le retrait de la Mission onusienne en RDC (Monusco), de la force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) du territoire congolais et la levée de l’état de siège jugé « inefficace » deux ans après son instauration par le Président de la République, Félix Tshisekedi.
Lors de cette séance de restitution avec la presse, le gouvernement qui considère ce carnage comme un « dérapage qui peut arriver partout », a indiqué que cette unité d’élite de l’armée a été déployée en prévision d’une invasion du territoire congolais par les forces de défense du Rwanda qui se seraient déjà installées aux abords de la frontière.
« Lorsque le mouvement annonce sa marche du 30 août, l’armée rwandaise se déploie tout au long de notre frontière avec le Rwanda, les forces spéciales rwandaises sont déployées à la grande et petite barrière de Goma, ce qui a davantage motivé nos services à monter le niveau de vigilance. C’était justement pour prévenir contre le mouvement que nous avons observé du côté rwandais, nous avons aussi sorti nos unités d’élite pour non pas s’attaquer aux populations, mais faire une marche de dissuasion et lancer l’alerte face aux velléités des rwandais, leur dire que nous sommes prêts au cas où vous oserez traverser les frontières », a-t-il expliqué.
Quoi que le gouvernement parle de 51 morts, les organisations de la société civile du Nord-Kivu dénombrent une centaine.