Dans une interview accordée lundi 11 septembre à l’Agence congolaise de presse (ACP), le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le lieutenant-général Sylvain Ekenge a révélé que plus de 40.000 jeunes se sont enrôlés à l’armée.
Selon lui, ces jeunes ont tous été sélectionnés sur base d’un critérium rigoureux préalablement définis et poursuivent leur cursus d’instruction dans les différents centres d’instruction et d’entraînement de la RDC.
Il s’agit de 10.000 recrues pour le centre d’instruction de Kitona au Kongo Central, 7.000 au centre d’instruction de Mura dans le Haut-Katanga et 5.000 au centre d’instruction de Lokosa à Kisangani. Au centre de Tombagadio on en compte plus de 800 et plus de 14.000 au centre d’Instruction de Kamina, dans la province du Haut-Lomami. 3.000 au centre d’entraînement commando de Lwama à Kindu (Maniema) et plus de 2.000 au centre d’entraînement Lieutenant-général Bahuma de Kisangani.
« Il y en a qui sont déjà au stade de formation avancée, et toutes ces formations se déroulent dans de bonnes conditions. Bientôt, ce sera le tour de la Force aérienne et de la Force navale de recruter pour leur compte », a déclaré le lieutenant-général Sylvain Ekenge.
Cet officier militaire indique également que cette opération d’enrôlement est régie par la tradition et les lois de l’armée congolaise. Ces textes imposent à l’armée de procéder chaque année au recrutement pour compenser les effectifs admis à la retraite.
« Ce recrutement se fait sur base des besoins exprimés par ses différentes structures. En ce qui concerne le recrutement qui a entraîné la série de formations en cours, il a été dicté par deux impératifs majeurs : le rajeunissement de l’Armée et la formation de nouvelles unités », a expliqué le speaker des FARDC.
Depuis plus de 20 ans, aucune formation réalisée dans le respect des fondamentaux de l’armée n’a plus été organisée. D’après cet officier c’est ce qui a posé de sérieux problèmes non seulement de vieillissement des effectifs, du degré d’attrition très élevé dû à l’engagement prolongé aux fronts (beaucoup de morts, de blessés, d’invalidité et de cas de désertion), mais aussi de l’absence d’unités de réserve et de relève. A cela, il faut ajouter l’agression de notre pays par le Rwanda.
« Tous ces facteurs réunis ont poussé le Chef de l’Etat à appeler les jeunes à la mobilisation générale. Ces derniers ont répondu présent à l’appel du Commandant suprême. Ainsi, contrairement à ses habitudes, l’Armée a procédé au recrutement de masse. Bientôt, plusieurs nouvelles brigades viendront enrichir les rangs des FARDC », a-t-il souligné.
C’est depuis le 3 novembre de l’année dernière que le Chef de l’État, en sa qualité du Commandant suprême de l’armée congolaise, avait lancé l’appel à la mobilisation générale des jeunes à s’enrôler à l’armée dans le but de faire face à la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans l’est du pays.