Jugé pour « outrage envers le Parlement, le Gouvernement de la République, l’offense envers le chef de l’État, ainsi que la propagation de fausses rumeurs » et une dizaine d’autres chefs d’accusation, l’opposant Jean-Marc Kabund a été condamné à 84 mois (7 ans) de servitude pénale principale. Le verdict de la Cour de cassation est tombé ce mercredi 13 septembre.
Après avoir créé son parti politique Alliance pour le Changement (A.Ch) l’an dernier, Kabund s’était positionné en opposant au régime Tshisekedi qu’il décrit comme « danger au sommet de l’État ». Potentiel candidat à la présidentielle du 20 décembre de cette année, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale dénonçait aussi l’exercice du pouvoir de Tshisekedi et de ses affidés qui se fait, selon lui, au détriment des Congolais.
Lors des audiences devant la Cour de cassation, Jean-Marc Kabund avait réitéré sa position sur la gestion du pays par le régime au pouvoir. Pour lui, « la RDC court un danger » estimant qu’avec Félix Tshisekedi, « tout est fait vaille que vaille ».
« Je demande au peuple de tout mettre en œuvre pour que monsieur Tshisekedi soit mis de côté aux prochaines élections parce que je considère que le pays court un danger avec lui à la tête. Le danger c’est la misère du peuple, c’est l’insécurité à l’Est du pays, c’est l’insécurité à Kinshasa, le banditisme urbain, les enlèvements », avait lancé Jean-Marc Kabund pour qui « le danger c’est l’absence totale d’un programme de société cohérent, l’absence d’un programme clair au sommet de l’Etat. Tout est fait vaille que vaille. C’est un essai-erreur ».
« Je considère que parce que le pays court un danger, j’appelle le peuple à ne plus voter pour Tshisekedi et à tout mettre en œuvre pour que celui-là ne soit pas à la tête du pays. Je suis en droit de le dire et je le répéterai chaque fois que j’aurai la parole », avait-il ajouté.
Toujours devant les juges, Kabund avait présenté le pouvoir de Tshisekedi comme un « pouvoir injuste, anti social qui a organisé une prédation ». Pour appuyer ses accusations, l’ancien président intérimaire du parti au pouvoir (UDPS) avait affirmé que « ceux qui sont au sommet se partagent l’argent ».
« Comment peut-on comprendre que dans une nation normale, qu’il y ait des gens qui touchent 30.000 $ le mois et d’autres puissent toucher moins de 100$ et ce sont eux qui meurent pour ce pouvoir (…), c’est inacceptable », s’interrogeait-il avant d’ajouter que « ce que les ministres, les DG des entreprises touchent comme rémunération, c’est injuste (…), je ne me permets même pas de vous dire ce que je gagnais comme premier vice-président de l’assemblée nationale ».
C’est depuis août de l’année dernière que Jean-Marc Kabund, député national et candidat déclaré à la présidentielle de décembre prochain, croupit en prison.