Bien que ne faisant plus la une de l’actualité en RDC, l’affaire du massacre d’une cinquantaine de militants « Wazalendo » à Goma le 30 août dernier, continue de susciter des vives indignations au sein de l’opinion nationale qui demeure encore perplexe quant à l’issue de l’enquête judiciaire enclenchée début septembre.
Pourtant, le directeur de la cellule de communication du Président Félix-Antoine Tshisekedi, Erik Nyindu a lors de son passage à l’émission « Actu Déclic » de la Radio-télévision belge de la communauté française (RTBF), affirmé que les enquêtes suivent actuellement leur cours et aboutiront à des mesures disciplinaires exemplaires conformément à la loi, contre les éléments de la Garde républicaine – l’une des unités des FARDC – auteurs de ce carnage.
« Il y a une enquête qui est en cours, il y a une dizaine de militaires qui ont été mis en prison et l’enquête continue […] Le massacre de Goma, c’est un fait malheureux qui a été condamné par tout le monde, par le Président en premier. Les coupables seront punis et il y a même un procès qui a débuté, à cet effet, donc il n’y a aucun doute là-dessus », a-t-il déclaré d’emblée.
Erik Nyindu a également pointé du doigt les brassages qu’a connu l’armée congolaise (FARDC) notamment avec l’intégration dans ses rangs de plusieurs ex-rebelles et seigneurs de guerre. En même temps, il a vanté les différentes réformes menées par le Président de la République au sein des forces de sécurité durant son premier quinquennat.
« L’armée est sous contrôle, mais il faut aussi voir d’où vient cette armée. C’est une armée qui vient des multiples phénomènes, des regroupements avec des rebelles. Le président Tshisekedi a hérité de cette armée qui était dans un état pas très en forme. Il a mené toute une politique de réformes de l’armée et elle est en train de monter en puissance pour pouvoir assumer son rôle régalien en maintenant la sécurité du territoire », a-t-il affirmé.
A l’heure actuelle, un mois après le carnage de Goma, celui qui était gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu jusqu’au moment des faits, le lieutenant-général Constant Ndima, avait été rappelé par la hiérarchie à Kinshasa, avant de se faire remplacer vers mi-septembre par le général-major Peter Cirimwami, pour assumer l’intérim.
En même temps, au cours d’une nouvelle audience tenue ce vendredi 29 septembre à Goma, le ministère public a requis des peines allant de 10 ans à la perpétuité contre six militaires accusés de meurtre de ces adeptes « Wazalendo ».
Décrit comme l’un des commanditaires de ce massacre, le colonel Mike Mikombe a écopé de la peine à perpétuité pour meurtre, destruction de matériel de guerre et incitation de militaires à commettre des actes contraires à la loi ; le lieutenant-colonel Donatien Bawili, quant à lui, risque jusqu’à 10 ans avec admission de circonstances atténuantes pour l’infraction de non-dénonciation de personnes justiciables aux juridictions militaires ; alors que trois de quatre soldats de deuxième classe poursuivis, ont à leur charge un réquisitoire de 20 ans de prison ferme.