Le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement a de nouveau été interrogé sur le cas de l’arrestation et la détention prolongée du journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’ACTUALITE.CD et correspondant en République démocratique du Congo de Jeune Afrique et l’agence de presse Reuters.
Lors d’un briefing de presse depuis la ville de Lubumbashi, Patrick Muyaya a refusé l’immixtion du gouvernement dans cette affaire de la justice.
« Lorsqu’un journaliste est arrêté, nous n’y entrons pas, nous laissons la justice faire son travail. Je ne suis pas sûr que ceux qui parlent aujourd’hui suivent cette question mieux que moi », a indiqué Patrick Muyaya, ancien journaliste et actuel porte-parole du gouvernement congolais.
Interpellé depuis le 08 septembre au tarmac de l’aéroport international de N’djili, le journaliste Stanis Bujakera a d’abord été placé sous mandat d’arrêt provisoire. Il a été emprisonné le 14 septembre à Makala, la principale prison de Kinshasa, dont il n’est pas sorti depuis.
Stanis Bujakera est poursuivi notamment pour « faux en écriture, propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations » pour un article publié le 31 août par Jeune Afrique, mais non signé par lui. Cet article citait une note des services de renseignement pointant le rôle des renseignements militaires dans l’assassinat en juillet de l’ancien ministre des Transports et opposant proche de Moïse Kabumbi, Chérubin Okende.
« Je ne me mêle pas de ce qui se passe avec la justice »
Visiblement dans le cadre du principe de séparation des pouvoirs, le Président congolais Félix Tshisekedi avait aussi déclaré qu’il ne se mêlerait pas de ce qui se passe avec la justice. C’était lors de son séjour à New-York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Mais évidemment, comme le dit la Constitution, je suis le magistrat suprême. Sans juger bien sûr, je peux m’enquérir de certaines situations et donc je dirais que dans les deux cas que vous citez, tout ce que je fais et ce à quoi je veille, c’est que les droits de ces individus soient garantis et respectés », avait déclaré Félix Tshisekedi pour qui Stanis, est un jeune homme qu’il aime bien pour avoir couvert leur campagne électorale de 2018 aux côtés de Vital Kamerhe.
« Il était de tous les combats avec nous, donc vous voyez que j’ai de la sympathie pour ce jeune homme », avait-il argué , comparant la détention de Stanis Bujakera Tshiamala à d’autres journalistes sous le coup de poursuites.
En ce sens, le Président de la RDC avait cité le journaliste australien Julian Assange, inculpé pour « espionnage » par les USA, et la journaliste française Arianne Lavrilleux, en garde à vue (puis libérée ) pour son enquête sur une opération française en Egypte diffusée en 2021 dans le média d’investigation Disclose.
Près d’un mois après, la détention de Stanis Bujakera continue de faire grand bruit. En même temps, la mobilisation ne faiblit pas pour faire pression aux autorités afin d’obtenir la libération du journaliste congolais le plus suivi sur X (ex-Twitter ).