L’Assemblée nationale a déclaré au cours d’une plénière tenue ce jeudi 5 octobre, recevable la proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement de l’ordre national des ingénieurs environnementalistes en République Démocratique du Congo.
Initiée par la députée Angèle Tabu Makusu, questeure de la Chambre basse du Parlement, cette proposition sur la création, organisation et fonctionnement de l’ordre national des environnementalistes est envoyée à la commission PAJ pour un examen approfondi.
Dans l’économie de ce texte, la députée nationale, Angèle Tabu Makusu a indiqué que la RDC regorge d’une diversité de facteurs écologiques car elle constitue le deuxième poumon écologique mondial par ses ressources naturelles (biologiques, minérales et énergétiques) exceptionnelles.
« Le rôle de la RDC dans le maintien de l’équilibre global de l’environnement est indéniable. Seulement, il est inquiétant d’observer, à ce jour, l’apparition brusque des problèmes environnementaux cruciaux du monde, notamment l’apparition simultanée de certaines maladies, le changement climatique (la destruction de la couche d’ozone), l’augmentation de la température ou effet de serre, pluie acides, pollution des eaux, le charlatanisme de la pratique environnementale, l’absence du principe de pollueur-payeur, l’absence de monitoring dans la pratique environnementale, etc », a-t-elle fait remarquer.
D’après l’initiatrice de cette proposition, avec le nombre croissant de personnes qui se font appeler «environnementalistes», qui n’ont pas reçu des formations de base en environnement, il est constaté une baisse de l’éthique, de la déontologie et de l’intégrité de certains professionnels du monde.
« Il est donc temps d’agir et de penser autrement pour une gestion raisonnable et responsable de l’environnement dans la globalité en RDC et d’arrêter cette hémorragie environnementale qui fait saigner même le monde entier. De son point de vue, l’ordre national des environnementalistes est un cadre idéal où se trouve tous les médecins dans l’espace environnementaliste, diplômés des universités qui savent comment orienter et planifier cette problématique pour un cadre approprié de vie et du mieux-être», a-t-elle insisté.
Pour elle, la mise en place de l’ordre national des environnementalistes, conformément à l’article 202 point 36 de la Constitution s’avère un atout majeur et nécessite l’appui de toute la communauté nationale.
À l’en croire, l’ordre national des environnementalistes se veut l’œil de l’État dans la surveillance continue de la gestion de l’environnement congolais et mondial par des alertes sur des comportements non durables dans la gestion des déchets municipaux, le contrôle des pollutions du sol, de l’air et des eaux, industriels dans les lotissements sur des sites non appropriés, dans les études d’impact environnementaux, dans l’éducation mésologique des populations, dans l’exploitation forestière et minière, des zones humides et autres domaines susceptibles de modifier l’état de l’environnement naturel.
« L’ordre national des environnementalistes permettra également d’appuyer le gouvernement dans la prise des décisions pour la vente, la taxation et le recollement des produits environnementaux (pendant l’exploitation forestière, minière et des zones humides). Il contribuera enfin à la protection des membres dans l’exercice de leur métier », a-t-elle souligné.
Après le débat général sur cette initiative législative, la députée nationale Tabu Makusu a laissé entendre qu’il était temps d’organiser le personnel qui se déclare compétent de gérer aux côtés du gouvernement l’environnement car, dit-elle, il s’observe plusieurs cas de charlatanisme dans ce secteur.
« Beaucoup se déclarent environnementalistes, mais n’aident pas la RDC à gérer convenablement son environnement, ce qui entraîne des conséquences sur la gestion des ressources du pays et celles du monde. De plus, la RDC est un pays qui regorge d’une biodiversité importante et sert de poumons pour la planète entière. Si nous gérons mal nos ressources, on court vers l’étouffement du monde entier et la disparition de beaucoup d’espèces, et même l’espèce humaine », a-t-elle déploré avant de s’inquiéter sur l’apparition de plusieurs maladies comme dans la région du Kasaï où on parle de l’épidémie de l’AVC qui viendrait, selon toute vraisemblance, du réchauffement climatique.