Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi a, au cours de son adresse à la nation dans la soirée de ce jeudi 12 octobre, annoncé l’allègement progressif et graduel du régime de restriction de l’état de siège instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, depuis deux années et demie.
Dans son discours, le Président de la République a expliqué avoir examiné en toute « responsabilité » l’ensemble des recommandations formulées dans les trois commissions de la Table ronde – tenue à Kinshasa en mi-août dernier – et après avoir échangé avec les responsables des institutions de l’État et le Conseil Supérieur de la Défense, il s’est décidé de conduire, « sans atermoiements funestes, mais sans précipitation inconsidérée », les populations de ces deux provinces vers un allégement « progressif » et « graduel » de l’état de siège avec les meilleures garanties de poursuite du maintien « d’une pression maximale sur les ennemis de la paix ».
« […] Prenant la juste mesure de l’ impérieuse nécessité d’un retour sécurisé de nos populations à une vie civile et citoyenne normales d’une part ; et des avancées enregistrées au cours de la gouvernance sous l’état de siège, d’autre part, notamment l’amélioration de la situation sécuritaire dans certaines zones des deux provinces concernées ; j’ai opté, en toute responsabilité, pour la mise en œuvre d’un dispositif transitoire graduel au terme duquel cette situation exceptionnelle devra connaître sa fin », a-t-il annoncé dans son adresse en direct de la télévision nationale.
Étayant ses propos, Félix-Antoine Tshisekedi a précisé que ce dispositif transitoire consistera au « rétablissement de l’autorité civile » dans les entités territoriales décentralisées et déconcentrées qui sont déjà sécurisées et sous contrôle des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
« Ce qui implique la levée des restrictions des libertés constitutionnelles de tous les citoyens et plus particulièrement, la libre circulation des personnes et de leurs biens en mettant fin au couvre-feu ; la liberté d’association, de manifestation pacifique et de réunion dans le strict respect des conditions légales », a-t-il précisé.
« Les mesures de ce dispositif nous conduisent dans une nouvelle expérience »
Poursuivant son adresse, le Chef de l’État a annoncé avoir engagé le gouvernement central à régler, « sans délai », les arriérés des autorités provinciales mises en veilleuse par l’état de siège, tel que cela leur est garanti par l’Ordonnance portant mesures d’application de l’état de siège.
Selon lui, en plus de leurs compétences matérielles, les juridictions civiles, du reste compétentes pour gérer les contentieux électoraux « recouvrent le plein exercice de leurs compétences répressives » à l’exception de quelques préventions liées à la sûreté nationale qui « relèveront des juridictions militaires ».
« Les mesures de ce dispositif nous conduisent dans une nouvelle expérience constitutionnelle de gestion des situations d’exception. Elles marquent notre détermination à défendre jusqu’à la dernière énergie, notre intégrité territoriale, notre souveraineté et notre dignité comme peuple. Nous sommes un peuple qui a su démontrer, tout au long de son histoire, une capacité de résilience hors du commun face à l’adversité, pour défendre les idéaux de paix, de justice, de dignité et d’unité », a insisté Felix-Antoine Tshisekedi.
En outre, il a invité la population de l’Ituri et du Nord-Kivu à « accompagner et à soutenir » les autorités civiles et militaires dans l’accomplissement des mesures de ce nouveau dispositif en vue de garantir « l’avènement d’une paix durable sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo ».
C’est depuis début mai 2021, que le Président congolais instaurait ce dispositif exceptionnel de gouvernance dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri – épicentres des attaques rebelles dans les parties Nord et Est du pays – dans le but de répondre de la manière la plus appropriée et la plus adaptée, à cette situation belliqueuse, plus particulièrement, dans la nature des actions à entreprendre dans
ces zones opérationnelles où les mouvements rebelles devaient être affrontés et vaincus afin que l’autorité de l’État soit restaurée.