A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, le Président Félix Tshisekedi a réuni ses troupes représentées par les officiers des forces armées à son palais de la cité de l’Union Africaine pour un repas.
Commandant suprême des forces armées de la RDC, Félix Tshisekedi a sensibilisé les hommes en uniforme sur les enjeux de l’heure marqués par la détérioration de la situation sécuritaire qui n’a que trop duré particulièrement dans les provinces du Kivu. Cette insécurité est non seulement causée par l’activisme persistant d’une centaine de groupes armés aussi bien locaux qu’étrangers, mais surtout des agressions répétées par des pays voisins pour des motivations expansionnistes et économiques. Félix Tshisekedi a aussi révélé des failles dans le système de défense et de sécurité.
« Nous avons perdu énormément des compatriotes d’abord à cause de l’influence négative de nos voisins, mais aussi à cause de nous-mêmes parce qu’il y a eu des failles dans notre système de défense et de sécurité. Nous sommes dans une phase sensible et délicate. Nous sommes là à la croisée des chemins. Ou bien nous réussissons ce défi qui nous est actuellement opposé ou bien nous échouons et nous condamnons définitivement ce pays, en tout cas pour longtemps », a pesté Félix Tshisekedi avant de relever que les ennemis de la RDC ne jurent qu’à la balkanisation du pays.
« Ils veulent la partition de ce pays… mais moi votre commandant suprême je vous le dis, ils n’y arriveront pas », a-t-il déclaré.
A cet effet, le Chef de l’Etat congolais qui avait annoncé à l’aube de son élection sa détermination pour restaurer l’autorité de l’Etat dans la partie orientale de pays, compte sur la participation active des forces armées pour qu’enfin, la paix tant rêvée devienne une réalité.
« Et pour cela, j’ai besoin de vous, unis et forts derrière moi. Nous allons vaincre ce combat et relever le défi pour notre peuple, pour nos compatriotes injustement arrachés à la vie… Écoutez-moi seulement, rangez-vous en ordre derrière moi, je vous promets de vous apporter la victoire », a soutenu Félix Tshisekedi.
La détermination de Félix Tshisekedi d’accomplir sa promesse de campagne faite à la population du Nord-Kivu, celle de restaurer une paix durable se traduit notamment par des réformes initiées au sein des forces armées et même des démarches diplomatiques entreprises depuis son accession à la magistrature suprême.
En ce qui concerne les solutions militaires, Félix Tshisekedi a promulgué la loi de Programmation Militaire et est entrée en vigueur, le 16 août 2022. Il programme le fonctionnement et le budget de l’Armée sur une période de quatre ans, allant de 2022 à 2025.
La loi de programmation militaire est une loi financière pluriannuelle qui fixe les échéances des crédits de paiement relatifs aux dépenses d’équipement et de développement des forces armées congolaises. Dans le même ordre d’idées, cette loi définit la tranche du budget réservée au développement et à l’équipement des FARDC. Elle détermine aussi les séquences et le rythme des opérations ou des achats à effectuer pour atteindre les objectifs précis des forces de défense.
Toujours pour assurer la montée en puissance de l’armée congolaise, des milliers des jeunes sont en formations et seront bientôt déployés sur les lignes de front, a récemment annoncé le chef d’état-major des FARDC, le lieutenant-général Christian Tshiwewe.
Cette réunion du Président Tshisekedi et des hauts dirigeants de l’armée congolais intervient au moment où l’ONU a dit craindre le risque d’une confrontation directe entre la République démocratique du Congo et le Rwanda qui se regardent en chiens de faïence depuis près d’une année.
« Le risque d’une confrontation directe entre la RDC et le Rwanda qui continuent de s’accuser mutuellement de soutenir des groupes armés ennemis, le M23 d’un côté, les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), de l’autre demeure lui bien réel », a alerté l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia qui a présenté le dernier rapport du SG António Guterres sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région devant le Conseil de sécurité le 17 octobre récent.
Bien que l’option militaire n’est pas officiellement soutenue par le gouvernement congolais, Kinshasa a réitéré sa détermination de défendre son intégrité territoriale.