Le gouvernement de la République démocratique du Congo a pour une énième fois, accusé le Rwanda de violation du principe « uti possidetis, ita possideatis » (vous possédez ce que vous possédiez) qui consacre l’intangibilité des frontières.
Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement de la RDC indique avoir présenté de nouvelles preuves « irréfutables » de la récente agression rwandaise dans la province du Nord-Kivu.
Ces preuves présentées lors d’un briefing de presse exceptionnel par le Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, et le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, sont constituées des images de drones de surveillance qui montrent le déploiement des forces armées rwandaises (RDF) dans le groupement de Tongo, en territoire de Rutshuru, en soutien aux terroristes du M23.
« Le Rwanda a été encore une fois pris la main dans le sac par nos drones. Ces images révèlent une nouvelle incursion de l’armée rwandaise en renfort aux terroristes du M23, prouvant leur implication directe dans le conflit en cours dans le Nord-Kivu », a dit Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la RDC.
D’après ce document publié dans la soirée de ce mardi et dont POLITICO.CD a reçu une copie, la RDC dit avoir déjà saisi le Mécanisme conjoint de Vérification pour constater les faits et en tirer les conséquences.
Kinshasa rappelle dans ce même contexte qu’en date du 23 octobre courant, le M23/RDF a perpétré des massacres en série ayant causé 50 décès et plusieurs maisons calcinées, dans les villages de Runzenze, de Bishishe et de Marangara.
Au regard de ce fait, le gouvernement congolais a instamment appelé la communauté internationale à une réponse « immédiate et vigoureuse » face à ces développements tragiques qui constituent une menace sérieuse à la paix et à la stabilité régionale. Toutefois, la RDF prévient que les actes commis par les terroristes du M23/RDF ne resteront pas sans conséquences.
La crainte d’une confrontation directe entre les deux pays
Le nouveau pic des tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda inquiète les Nations Unies.
Exposant le rapport du secrétaire général de l’ONU devant le Conseil de sécurité, l’envoyé spécial du SG Antonio Guterres pour la Région des Grands, Huang Xia a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire et au risque d’un conflit direct entre la RDC et le Rwanda, qui s’accusent mutuellement de soutenir des groupes armés sur leur territoire respectif.
Le diplomate onusien a estimé que le renforcement militaire des deux pays, l’absence de dialogue direct de haut niveau et la persistance des discours de haine sont autant de signes inquiétants qui ne peuvent pas être ignorés.