L’index à la tempe pour dénoncer les massacres dans l’Est du pays, main sur la bouche pour fustiger le mutisme de la Communauté internationale, c’est par ces signes parlants que les léopards de la République démocratique du Congo ont entonné l’hymne national lors du match qui les a opposé mercredi, aux éléphants de la Côte d’Ivoire, pays hôte, en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations, au stade Alassane Ouattara à Abidjan.
Les fauves de Sébastien Desabre qui ont certes tout donné, ont finalement été tenus en échec par les éléphants sur un score 0 but à 1, grâce à Sébastien Haller à la 65e minute de jeu.
Malgré cette défaite qui n’est pas une fatalité après un parcours élogieux, l’équipe nationale de la République démocratique du Congo, absente de la précédente édition est réellement de retour et a encore un match pour aller chercher la troisième place face aux Bafana Bafana de l’Afrique du Sud défaits plus tôt par les Super Eagles du Nigeria lors de la séance des tirs au but.
Bienvenue au Congo, pays du génocide oublié
Les léopards ont, par sursaut patriotique, tenu à faire passer un message clair au sujet des tueries, viols et autres crimes contre l’humanité qui n’ont que trop duré dans les provinces de l’Ituri ainsi que celles du Nord et Sud-Kivu.
« Tout le monde voit les massacres à l’Est du Congo. Mais tout le monde se tait », a fustigé l’attaquant congolais de Real Betis, Cédric Bakambu tout en exhortant les médias à mettre autant d’énergie à parler du conflit dans l’Est de la RDC que de la CAN.
Alors que depuis plus de 25 ans, la République démocratique du Congo continue de compter des millions de morts tel que documenté dans les différents rapports de l’ONU, en l’occurrence le rapport Mapping, jeté dans les oubliettes, la communauté internationale semble avoir tourné son regard vers la Russie et l’Ukraine ou même Israël et la Palestine, comme si la vie de l’un ou l’autre valait mieux que celle d’un congolais.
Oui, les léopards ont gagné les cœurs. Dorénavant plus jamais personne ne pourra prétendre ne pas être au courant de ce qui se passe et perdure en République démocratique du Congo. La communauté internationale, si du moins elle existe encore a été placée devant ses responsabilités.
L’élan de solidarité manifesté sur les réseaux sociaux depuis l’ouverture de cette CAN est aussi le pari gagné dans le cadre de cette campagne de sensibilisation de masse.