Le gouvernement du Rwanda a saisi par voie de correspondance, Carolyn Rodrigues-Birkett, présidente du Conseil de sécurité des Nations Unies protestant officiellement contre le soutien logistique et opérationnel prévu par l’ONU à travers sa mission (Monusco) aux forces alliées des FARDC, en l’occurrence les troupes de la SADC déployées pour combattre les groupes armés actifs dans la région du Kivu, notamment le M23, supplétif de l’armée Rwandais (RDF).
Selon Kigali qui s’oppose à cette initiative, fournir ce type de soutien encouragerait le gouvernement de la RDC à rechercher une solution militaire plutôt qu’une « solution négociée et pacifique à la crise ».
Dans cette même missive signée par le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Vincent Biruta dit
attirer l’attention des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies sur « les dangers » d’une telle décision, notamment « l’érosion de tout règlement pacifique de la crise qui dure depuis des décennies dans l’est de la RDC, la résurgence de la confrontation ethnique et le risque d’un conflit régional ».
« Le gouvernement du Rwanda aimerait demander au Conseil de sécurité des Nations Unies d’éviter l’escalade du conflit dans l’est de la RDC, en ne reconsidérant pas la demande de fournir un soutien logistique et opérationnel à la coalition dirigée par les FARDC, ce qui ne pourrait qu’alimenter une nouvelle escalade. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait plutôt encourager le gouvernement de la RDC à rechercher une solution pacifique dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda », a écrit le chef de la diplomatie rwandaise soulignant que son pays est « disposé et prêt » à jouer son rôle en soutenant une résolution pacifique du conflit dans l’est de la RDC.
Alors que la tension est montée d’un cran avec son voisin, le Burundi, qui l’accuse d’héberger et former les rebelles (RED Tabara) sur son territoire, Kigali accuse les Présidents Félix Tshisekedi et Evariste Ndayishimiye de vouloir provoquer un changement de régime au Rwanda.
« Entre-temps, le gouvernement du Rwanda continuera de prendre des mesures préventives et défensives contre l’intention déclarée des présidents de la RDC et du Burundi de renverser le gouvernement du Rwanda et contre la menace posée par les forces génocidaires rwandaises opérant dans l’est de la RDC », prévient le gouvernement rwandais.
Cette demande, aussi paradoxale qu’elle puisse paraître, intervient au moment où le Président de la République démocratique du Congo a réitéré son refus de négocier avec le M23, un mouvement terroriste soutenu sans équivoque par le Rwanda.
Kinshasa qui est déterminé à en finir avec l’activisme des groupes armés dans l’espace Grand Kivu, a fait recours à la SADC pour déloger le M23 qui occupe de larges pans de terre dans les territoires de Rutshuru et Masisi, y commettant des crimes contre les populations civiles.
Depuis le début de ce mois, le tandem M23-RDF a multiplié des attaques à la bombe ciblant même l’aéroport international de Goma, ville-capitale du Nord-Kivu. Selon un document confidentiel de l’ONU, des éléments de l’armée rwandaise (RDF) soutenant le mouvement terroriste du 23 mars (M23) ont tiré au moins un missile sol-air.
2 commentaires
Très intéressant pour l’actualité
Je suis très intéressé par vos informations car ça une rumeur semble à la vérité . mais ça reste à vérifier et à examiner.