Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a dans un communiqué publié dans la soirée de ce mercredi 21 février 2024, exprimé ses vives préoccupations quant à la tension continuelle dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
Selon ce document consulté par POLITICO.CD, tout en réitérant son appel à la désescalade rapide, Moussa Faki Mahamat a interpelé les dirigeants de la région, notamment ceux de la RDC et du Rwanda, à privilégier le dialogue dans le cadre des deux mécanismes africains aux fins de s’accorder, dans un esprit « collaboratif fraternel » sur « une démarche raisonnable de solution des différends politiques quelle que soit leur nature ».
« L’intégrité, la sécurité, la souveraineté et la stabilité de tous les États de la région doivent impérativement être assurées et la vie des populations civiles entièrement protégée. Le président de la Commission rappelle avec force qu’il n’y aura aucune solution militaire aux problèmes et divergences au sein de la famille africaine », a renchéri la même source.
À cet effet, la Commission de l’Union Africaine a appelé toutes les puissances étrangères à s’abstenir totalement de toute ingérence dans les affaires internes de tous les pays africains, notamment ceux des Grands lacs africains.
Les appels à une résolution pacifique de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC se multiplient depuis quelques semaines. Que ça soit au niveau continental ou intercontinental, les différentes nations partenaires de la RDC invitent cette dernière à dialoguer avec le Rwanda.
La même démarche avait été entreprise par João Lourenço, Président angolais et médiateur chargé de relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali, qui, lors du mini-sommet extraordinaire sur la situation de paix et de sécurité en RDC, expliquait que cette initiative était prise afin de relancer le processus de paix qui « a connu un recul avec l’intensification des combats et les conséquences humanitaires et économiques désastreuses pour la population congolaise ».
« L’objectif de ce sommet est de réfléchir ensemble en vue d’obtenir un cessez-le-feu entre la RDC et le M23 et tenter un dialogue direct possible entre les chefs d’Etat du Rwanda et de la RDC parce que la situation se détériore et il y a risque d’embrasement dans les sous-régions de l’EAC et de la SADC », affirmait-il.
Accusant le Rwanda de soutenir le M23, le gouvernement congolais campe toujours sur ses positions, refusant tout dialogue avec ce mouvement terroriste. Cependant, la RDC reste ouverte à un possible dialogue avec le Rwanda « mais pas à n’importe quel prix », laissait entendre récemment le Chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.