Lors de sa rencontre avec le Premier ministre belge, Alexander De Croo à Bruxelles ce mercredi, le Président de la RD Congo Félix Tshisekedi a ouvertement demandé à la Belgique de sanctionner le Rwanda.
Selon Kinshasa, Kigali soutient depuis plus de deux décennies des groupes armés qui sèment l’insécurité dans le Kivu.
« Nous avons demandé des sanctions à la Belgique contre le Rwanda pour son agression », a déclaré Félix Tshisekedi devant la presse.
Le Chef d’Etat congolais a justifié cette requête comme étant « la seule moyen qui pourra faire reculer ce dictateur de Paul Kagame ».
Le pays regorge d’importantes réserves de cobalt, coltan et autres métaux rares exploités dans sa région instable du Kivu. Or depuis des années, des groupes armés, souvent soutenus par des pays voisins dont le Rwanda, tirent illégalement profit de cette manne minière.
À cet effet, Félix Tshisekedi a salué « la position de la Belgique qui se pose des questions sur l’accord récent signé entre l’UE et le Rwanda », estimant qu’il faut s’assurer que les minerais rwandais ne proviennent pas des zones occupées de la RDC.
« Je suis content de la position de la Belgique qui se pose aussi des questions sur cet accord, et nous pensons que cette position est très intelligente parce qu’elle va même dans le sens de dire on doit alors si l’accord, il y en a on doit prendre soin de vérifier la traçabilité de la provenance de ces minerais. Nous sommes certains que ce sont des minerais volés à la RDC , il n’est pas question pour nous que cet accord puisse passer ici. Bon il y a toujours moyen d’en faire plus, mais la Belgique fait quelque chose et c’est déjà ça », s’est-il exprimé.
Une demande malgré une rencontre en gestation avec Kagame
Les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis la recrudescence du M23 dans le Nord-Kivu. Se basant sur les rapports des experts des Nations-Unies, Kinshasa accuse Kigali d’armer ce mouvement terroriste pour agresser son territoire.
En dépit des dénégations de Kigali, pour sortir de cette crise diplomatique et sécuritaire, Joao Lourenço, facilitateur désigné de l’Union africaine a invité le Président congolais, récemment à Luanda (Angola). L’objectif : obtenir une désescalade des tensions entre ces deux pays.
Jusqu’à présent, le Chef de l’Etat avait posé certaines conditions pour une rencontre avec Paul Kagame, notamment le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais, la cessation des hostilités sur le sol congolais et le cantonnement des terroristes du M23..
Après un tête-à-tête de près de trois heures entre les présidents congolais et angolais, Félix Tshisekedi semble avoir mis un peu d’eau dans son vin, prêt, selon lui, à aller à la rencontre du Président rwandais, certainement à un endroit qui sera fixé par la médiation angolaise.
Selon les déclarations du ministre angolais des Affaires étrangères, relayées par la cellule de communication de la Présidence de la RDC, Félix Tshisekedi aurait donné son accord de principe pour une rencontre avec son homologue rwandais. D’après la presse présidentielle, aucune date ni aucun lieu n’ont été déterminés pour arbitrer cette éventuelle rencontre.
Malgré cette rencontre en vue , Kinshasa veut des sanctions exemplaires contre le régime de Paul Kagame.