La marche vers un Dialogue en RD Congo vient de prendre une vitesse de croisière avec l’annonce, par le facilitateur Edem Kodjo, de la mise en place d’un Comité préparatoire de ce forum, avant la fin de cette semaine.
« Ce comité devrait être le reflet de différentes sensibilités de la communauté congolaise, notamment la Majorité présidentielle, l’Opposition et la Société Civile »a-t-il souligné, tout a faisant état des contacts informels qu’il a eus récemment en France avec des délégués de la Majorité présidentielle et de l’UDPS, à la veille de la fête de Pâques. L’ancien premier ministre togolais a indiqué que ces négociations de couloir ont permis de lever toutes les équivoques en rapport avec le dialogue, surtout avec le parti- phare de l’opposition qu’est l’UDPS d’Etienne, qui tenait à voir clair ans son statut et son mandat .
Les représentants d’Etienne Tshisekedi voulaient notamment savoir s’il était « Envoyé spécial de l’Union Africaine » ou « Facilitateur ». Pour apaiser cette inquiétude, a-t-il signalé, il a dû solliciter de la présidente de la Commission de l’Union Africaine une lettre officielle attestant sa nomination comme « Facilitateur du dialogue national congolais ». « La présidente de l’Union Africaine ayant levé l’équivoque, l’UDPS ne trouve plus d’objection pour participer au dialogue national », s’est réjoui Edem Kodjo. Pour ce geste de bonne volonté, il a tenu à rendre hommage à l’UDPS et à son président, Etienne Tshisekedi, pour avoir accepté de prendre part au dialogue. S’agissant précisément du dialogue, le facilitateur a martelé qu’il n’y a plus de temps à perdre et il devrait se tenir, le dialogue se tenir le plus vite possible, pour une durée raisonnable, en tenant du délai constitutionnel qui court.
Le facilitateur pense que plus rien n’empêche le déroulement du dialogue. Kodjo a toutefois pris soin de lancer un dernier appel aux partis, regroupements et personnalités politiques opposés au dialogue, en leur faisant savoir qu’ils peuvent rejoindre à tout moment le train qui est déjà en marche.
Concernant la frange de l’opposition qui voit dans le dialogue un agenda caché pour cautionner le « glissement » ou permettre au Chef de l’Etat actuellement en fonctions de briguer un troisième mandat, Edem Kodjo estime que le dialogue est une opportunité idéale pour poser tous les problèmes qui fâchent, sans tabou, au lieu de continuer à faire des procès d’intention aux gens, avec des idées préconçues. Toutefois, le facilitateur désigné par l’Union Africaine a insisté sur le respect de la Constitution. Tout en rappelant qu’il est l’un des auteurs de la Charte de l’Union Africaine pour les droits de l’homme et des peuples, Kodjo a relevé qu’il n’est pas venu en RDC pour comploter contre sa Constitution ou qui que ce soit.