Dans un événement sans précédent qui a marqué les esprits au sein de la communauté judiciaire et des défenseurs des droits de l’homme en République démocratique du Congo, le premier président de la Cour de cassation, Elie Ndomba Kabeya, accompagné du vice-ministre de la Justice, a effectué une visite remarquée à la prison centrale de Makala ce lundi. Cette initiative, loin d’être une simple inspection, visait à éclaircir la situation alarmante d’un détenu incarcéré depuis 21 ans sans avoir jamais été présenté devant un tribunal.
La découverte de ce cas, qui défie toute notion de justice et de droit à un procès équitable, a ébranlé le premier président Ndomba Kabeya, poussant ce dernier à prendre directement en charge cette affaire. « C’est ce qui m’a alerté », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence et la gravité de la situation. Le but de sa visite était double : vérifier la présence du détenu et engager un dialogue pour comprendre les circonstances ayant mené à une telle aberration judiciaire.
La discussion avec le détenu devait révéler les failles d’un système pénal et judiciaire souvent critiqué pour sa lenteur et son inefficacité, mettant en lumière le cas extrême d’une personne oubliée par la machine judiciaire, privée de liberté et de justice pendant plus de deux décennies. Ndomba Kabeya a promis de prendre ce dossier en main, affirmant son intention de suivre personnellement l’affaire pour garantir que justice soit enfin rendue.
Plus largement, cette visite a révélé les conditions de détention précaires et surpeuplées de Makala, une prison dont la population carcérale a doublé, posant de sérieux défis tant sur le plan humanitaire que sécuritaire. Face à cette situation, le premier président de la Cour de cassation a annoncé un projet ambitieux de « toilettage de la population carcérale », une initiative visant à réexaminer les dossiers des détenus pour identifier et rectifier les cas similaires d’injustice.
L’engagement de Ndomba Kabeya à résoudre le cas de ce détenu, ainsi que son initiative de réforme, pourrait marquer un tournant dans la gestion des affaires judiciaires et la condition des détenus en RDC. Cette démarche est perçue comme un signal fort envers l’amélioration du respect des droits fondamentaux des détenus et la mise en œuvre d’une justice plus rapide et plus équitable.
Toutefois, le chemin vers une réforme judiciaire et carcérale complète reste semé d’embûches, nécessitant des efforts concertés de la part de toutes les branches du gouvernement et des acteurs de la société civile. La situation de ce détenu à Makala soulève des questions profondes sur l’état de droit en RDC, invitant à une réflexion critique sur les moyens de prévenir de tels cas d’injustice à l’avenir.