Des critiques négatives sur les conditions de détention précaires et surpeuplées de la Prison de Makala ont poussé le gouvernement congolais à travailler en mode d’urgence.
Surtout après, la visite du premier président de la Cour de cassation, Élie Ndomba Kabeya à ce centre pénitentiaire de Kinshasa qui visait à éclaircir la situation alarmante des détenus.
Visiblement, il a fallu les dénonciations du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala, qui a été détenu pendant 6 mois, sur les conditions inhumaines pour que le gouvernement de la République se rende compte que la population carcérale est arrivée à plus de 13 mille personnes, posant de sérieux défis tant sur le plan humanitaire que sécuritaire.
Face à cette situation alarmante, la ministre d’Etat en charge de la Justice, Rose Mutombo a tenu, mardi 26 mars, une réunion avec le Procureur général près la Cour constitutionnelle, des hauts magistrats civils et militaires des Cours et Tribunaux, Offices, de la Haute Cour Militaire et Auditorat Général des FARDC pour trouver des voies et moyens afin de rafistoler les prisons de Makala et de Ndolo.
Pour ce faire, ils ont mis en place une commission spéciale qui est constituée des magistrats de la Cour de cassation, du Parquet général près la Cour de cassation, de la Haute Cour Militaire, de l’Auditorat général des FARDC, des représentants des parquets généraux près des Cours d’appel, et de l’inspectorat général des services judiciaires.
Selon la cellule de communication du ministère de la Justice, cette commission spéciale qui a commencé ses travaux, ce mercredi 27 mars, à la prison centrale de Makala par le ressort de Kinshasa-Gombe puis suivra le ressort de Kinshasa-Matete, a pour mission de toiletter tous les dossiers de prévenus en vue de désengorger les prisons de Makala et de Ndolo qui sont surpeuplées.
Tous les magistrats ayant au moins un dossier d’un prévenu, sont tenus de passer auprès de cette commission spéciale qui d’ores et déjà siège à la Prison centrale de Makala. Les détenus ayant été condamnés définitivement, apprend-on, seront transférés dans d’autres prisons ou maisons de détention.
Concernant la Prison de Ndolo qui a été construite pour 500 prisonnier, mais qui en héberge plus 2000 prisonniers, la cellule de communication du ministère de la Justice a indiqué qu’il sera proposé de manière urgente la réhabilitation de la prison de Boma dans la province du Kongo-Central par le gouvernement de la République par le service de génie militaire pour accueillir les détenus condamnés.
Il ressort dans cette même réunion que des Hauts magistrats ont proposé la construction dans le meilleur délai de la nouvelle prison de Menkao dans la commune de Maluku à Kinshasa ainsi que des prisons dans l’ancienne configuration des 11 provinces sur l’ensemble du pays.
La même source a renseigné que des détenus de la Prison de Munzenze de Goma dans la province du Nord-Kivu seront transférés à la Prison de Saké dont les travaux ont suffisamment avancé. Aussi, il est prévu la réhabilitation de la Prison de Bukavu dans la province du Sud-Kivu.
À l’issue de ladite réunion, il a été décidé que les détenus ayant commis des infractions bénignes, il reviendra aux membres de la commission spéciale d’apprécier leurs cas en vue de leur libération dans le meilleur délai.