Que des réactions autour de l’adhésion de trois anciens cadres du PPRD, Henry Maggie, Yannick Tshisola et Adam Chalwe, au groupe rebelle, l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI.
Ces faits défraient la chronique et partagent l’opinion alors que ces cadres du parti politique du Président honoraire de la RDC, ont apparu jeudi 28 mars, à Kiwanja.
Si les uns attribuent en premier lieu la responsabilité à leur famille politique, certaines organisations de la société civile voient plutôt un choix personnel qui ne peut être imputé au PPRD. Tel est le cas du président national de l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (ASHADO), Jean-Claude Katende qui appelle à la conscience de tout un chacun.
« J’exige le bon sens, un esprit de responsabilité et d’analyse critique élevé de tous les acteurs politiques et sociaux. On ne peut retirer l’agrément du PPRD que si on a des preuves irrévocables que les dirigeants de ce parti sont de mèche avec le groupe terroriste AFC-M23. Je condamne l’adhésion des jeunes du PPRD à ce mouvement rebelle, mais c’est un choix personnel qui ne peut pas être imputé au PPRD. Il faut prouver que c’est le PPRD qui les envoie ou apporte un autre soutien à ce groupe rebelle. Faisons attention », a-t-il averti.
La réaction de cet activiste des droits humains fait suite à la demande du député national
Eliezer Ntambwe, faite au ministre de l’Intérieur, relative à l’adoption des mesures « conservatoires » telles que la suspension de l’existence légale du PPRD et la mise sous haute surveillance de ses cadres.
Qui sont ces anciens cadres du PPRD ?
Les nouveaux enrôlés ont été présentés jeudi 28 mars, lors d’un meeting à Kiwanja dans le Nord-Kivu, une région occupée par l’armée rwandaise depuis plus d’un an. Ce rassemblement s’est tenu sous la direction du chef rebelle Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa, président du M23.
Toutes les nouvelles recrues sont d’anciens membres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Henri Maggie, était le chef des bérets rouges, (une branche du PPRD). Arrêté pour outrage au Chef de l’État, ce kabiliste avait été libéré en mai 2023 après avoir passé deux ans d’incarcération à la prison de Makala.
En ce qui concerne Yannick Tshisola, c’est un ancien vice-président de la ligue des jeunes du PPRD et ancien directeur de cabinet adjoint du gouverneur du Lualaba, Richard Muyej.
La première recrue à rejoindre ce groupe rebelle est Adam Chalwe qui était jusqu’à son licenciement, directeur général de Malaïka, une chaîne de télévision privée émettant à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga.
Au sein du PPRD, il a été membre du secrétariat permanent et coordonnateur de la jeunesse de la Majorité présidentielle sous Joseph Kabila, avant de quitter ces deux structures après la défaite de Ramazani Shadary à la présidentielle de 2018.
Les dirigeants de PPRD ont rejeté en bloc toutes les responsabilités leur imputées pour l’adhésion de leurs trois anciens membres.
Selon Ferdinand Kambere, secrétaire général adjoint du PPRD, l’adhésion des figures comme Tshisola et Maggie à l’AFC est comparable à celle de personnalités se ralliant à l’Union Sacrée, affirmant que cela « n’engage pas le PPRD ».
Avant Maggie et Tshisola, l’AFC de Nangaa a enrôlé d’autres acteurs politiques comme Jean-Jacques Mamba, ancien député et porte-parole du MLC de Jean-Pierre Bemba.