La récente déclaration du secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, accusant l’ancien président Joseph Kabila de fomenter des troubles dans l’Est du pays, a jeté une pierre dans le marécage politique congolais. Cette assertion, prononcée lors d’un rassemblement à Kinshasa, a ravivé la controverse sur l’implication potentielle de figures politiques nationales dans les conflits armés qui déchirent l’Est de la RDC.
Kabuya, dans ses propos, a laissé entendre que Kabila, qui serait en fuite hors du pays, orchestre depuis l’ombre les agitations dans l’Est. Après le chef du parti au pouvoir, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères, sans contredire Kabuya, qui a évoqué des « collusions internes » et des « trahisons » en lien avec des forces étrangères, sans toutefois nommer explicitement Kabila.
Ces déclarations ont ravivé les interrogations sur la dynamique de pouvoir et les alliances obscures au sein de la politique congolaise. Elles suggèrent un nouveau chapitre dans la stratégie régionale de Paul Kagame, président rwandais, visant à « congoliser » l’agression, en s’appuyant sur des Congolais pour mener des opérations militaires, dans l’intention de présenter les conflits comme internes à la RDC.
Les anti-Tshisekedi de plus en plus complaisants avec le M23
La création de l’Alliance Fleuve Congo à Nairobi, par des membres de la Communauté d’Afrique de l’Est, ainsi que les efforts de formation et de recrutement de jeunes Congolais par le Rwanda et d’autres, dans le cadre de cette alliance, révèlent une tentative de masquer l’implication rwandaise derrière un visage congolais.
La prise de position du Cardinal Ambongo, évoquant la possibilité pour les Congolais de prendre les armes, a également jeté de l’huile sur le feu. Ses propos ont été perçus comme une forme de légitimation des insurrections armées, une perspective alarmante au regard des souffrances infligées à l’est du Congo par des décennies de conflits motivés par la convoitise des ressources.
Dans ce contexte brûlant, l’adhésion de cadres du PPRD, parti de Kabila, au M23 soulève des questions cruciales. Ces mouvements, en plein conflit avec le Rwanda, dessinent une image complexe de la loyauté et de la trahison au sein de l’élite politique congolaise.
La situation appelle à une clarification de Kabila lui-même, dont le silence attise davantage les spéculations. L’héritage de son père, Laurent Désiré Kabila, et l’histoire de résistance de la RDC contre l’agression étrangère, exigent une prise de position claire. Ce n’est qu’à travers cette clarification que la RDC pourra espérer surmonter les divisions et renforcer son unité face aux défis présents et futurs.