Dans une scène presque cinématographique au quartier général des renseignements militaires, une annonce retentissante a été faite par le porte-parole de l’armée congolaise. Au cœur de cette annonce : la présentation d’Éric Nguba Shebandu, décrit comme une « pièce maîtresse » de l’Alliance des Forces du Congo (AFC), un mouvement rebelle orchestré par Corneille Nangaa, qui inclut parmi ses rangs le notoire M23.
Shebandu, identifié comme le conseiller politique et stratégique de Nangaa, a été présenté aux médias dans une mise en scène soigneusement orchestrée, où ses aveux ont été diffusés. Capturé dans un moment d’admission, il a énuméré une liste de soutiens présumés de l’intérieur, semant le trouble et les spéculations sur les ramifications politiques de l’AFC.
Dans ses déclarations, Shebandu a nommé des figures influentes telles que Joseph Olengakoy, Bob Kabamba et Adam Chalwe, ainsi que l’ex-DG de l’OGEFREM, Patient Saiba, comme étant des complices internes. Plus surprenant encore, il a implicite John Numbi et l’ancien président Joseph Kabila comme contacts militaires de l’AFC.
Arresté à l’aéroport international de Dar Es Salaam le 03 janvier 2024, Shebandu a fait l’objet d’une extradition rapide qui a suscité la controverse, sa famille dénonçant une « procédure expéditive » de la part de la Tanzanie. Face à ces allégations, Patient Sayiba, cité comme un des acteurs dans l’ombre de l’AFC, a répondu en rejetant fermement les accusations, qu’il considère comme une « comédie » orchestrée par le bureau de renseignement militaire. Selon lui, ces déclarations sont fabriquées et ne servent qu’à le discréditer, lui qui se décrit comme un républicain luttant pour un Congo meilleur.
De son côté, Claudel Lubaya exprime son indignation d’être associé à l’AFC, insistant sur son engagement envers une opposition démocratique et non violente. Il souligne son attachement aux principes républicains et à la lutte pour la démocratie dans le respect des lois de la République.
Ces révélations jettent une lumière crue sur les défis auxquels est confrontée la RDC dans sa lutte contre les mouvements rebelles et les alliances politiques obscures. Elles soulignent également la complexité des dynamiques de pouvoir au sein du pays, où la ligne entre la politique légitime et les activités subversives semble parfois floue.
Alors que l’affaire continue de se dérouler, avec des réponses et des démentis venant de toutes parts, une chose reste claire : la nécessité d’une enquête approfondie et transparente pour démêler le vrai du faux dans cette affaire complexe. Le peuple congolais mérite des réponses, et la justice doit prévaloir pour maintenir la confiance dans les institutions de l’État et dans le processus démocratique lui-même.