Au Parlement de la République démocratique du Congo, l’opposition veut pour la première fois depuis deux législatures, jouer son rôle de maintenir un contre-pouvoir.
La page des élections tournée, le parti politique de l’opposant Moïse Katumbi, Ensemble pour la République qui a refusé d’opter pour la politique de chaise vide, revendique le poste de porte-parole de l’opposition.
Au cours d’un entretien accordé à Top Congo, le président du groupe parlementaire Ensemble, Christian Mwando Nsimba a déclaré que le poste de porte-parole de l’opposition revient de droit à Moïse Katumbi, lui qui est arrivé deuxième à la présidentielle de décembre 2023, juste après Félix Tshisekedi.
« Naturellement aujourd’hui ce poste revient à Ensemble pour la République », dit-il d’emblée.
« Pour une simple raison: la loi portant statut de l’opposition dit que le porte-parole est désigné par consensus par vote par les parlementaires c’est-à-dire que les opposants qui sont à l’assemblée nationale et au sénat. Or aujourd’hui si vous faites l’arithmétique simple sur 29 potentiels opposants , nous en avons déjà 24, nous espérons en avoir plus au Sénat. Les autres toutes tendances confondues n’en ont que 5 », a-t-il expliqué.
Pour ce député national élu de Moba dans la province du Tanganyika, si Moïse Katumbi n’est pas porte-parole de l’opposition, c’est lui qui le désignera.
« Je me base sur les textes et tous les juristes sont d’accord avec moi. C’est clair comme l’eau de roche La légitimité veut que celui qui a été deuxième à ces élections, avec les 18% selon Denis Kadima , soit le porte-parole, par rapport à celui qui a obtenu, par exemple, 0,2%. Ça veut dire 0%, si on arrondit »
Lors de sa désignation à la tête du groupe parlementaire Ensemble pour la République le 26 mars dernier, Christian Mwando Nsimba Kabulo avait promis de renforcer le rôle de l’opposition et de veiller à ce que la constitution ne soit pas modifiée.
« Nous serons également les gendarmes des citoyens, de la population auprès du gouvernement et auprès du bureau de l’Assemblée nationale, de manière à ce que tout ce qui est attendu par la population soit rappelé constamment aux gestionnaires, aux gens qui sont au pouvoir, de manière à ce que, tant soit peu, le pays puisse rester sur le bon rail. Nous allons également veiller à ce que notre constitution soit respectée et surtout que notre constitution ne soit pas modifiée de manière indue », a affirmé Christian Mwando.
Le 20 janvier, au cours de la cérémonie de son investiture, Félix Tshisekedi appelait l’opposition à jouer son rôle de porte-parole dans la gouvernance du pays.
« Je saisis cette occasion pour accomplir mon devoir républicain, celui de saluer mes adversaires qui ont participé à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. Ne dit-on pas que plus le combat est dur, plus la victoire est belle ? Vous êtes donc, mesdames et messieurs, une composante consubstantielle à l’événement de ce jour, et vous avez à juste titre, votre place dans la gouvernance de notre pays. En tant que garant de la cohésion nationale, j’y veillerai, au même titre que j’exhorterai le parlement à assurer l’effectivité du rôle de porte-parole de l’opposition que cette dernière voudra bien désigner et conformément à la constitution », avait-il déclaré.