Dans le grand derby de la justice congolaise, un personnage clé déchaîne les passions et sème la discorde, bien loin des pelouses verdoyantes où se joue habituellement le fair-play. Imaginez un arbitre, pilier de l’intégrité, dont le rôle est de veiller à la régularité du jeu, à traquer les hors-jeux et les mains baladeuses. Cet arbitre, le gardien autoproclamé de la probité financière, plongé dans une mêlée qui l’accuse de jouer le jeu qu’il est censé arbitrer. Mais au lieu de brandir le carton de la transparence, voilà notre homme qui, suspecté de fauter, choisit une tactique pour le moins discutable : mobiliser une équipe de réservistes du journalisme, plus habitués aux tacles dangereux qu’aux enquêtes de fond, pour défendre sa cause.
Prévisible!
Alors que la cloche du round accusateur sonne, notre arbitre ne cherche pas à clarifier son nom dans les règles de l’art. Non, il préfère jouer en contre-attaque, lançant ses propres supporters dans une offensive bruyante contre ceux qui l’ont mis en cause. C’est là une manœuvre étrange, un choix de jeu qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Dans l’arène où la justice et l’éthique devraient être reines, cette stratégie a tout l’air d’une tentative désespérée de garder le ballon loin de sa propre moitié de terrain.
Le Fondé avait prédit ce schéma de jeu. Avant même que l’enquête ne touche le fond du filet, il avertissait sur les réseaux sociaux d’une tempête à venir. « Dans les prochaines heures, je serais fortement insulté », prévoyait-il, avant de se voir submergé par une vague de critiques orchestrées, de fausses nouvelles brandies comme des cartons rouges à son encontre.
Et comme un avant-centre isolé face à une défense adverse compacte, Litsani a vu venir les coups de tous les côtés : un communiqué incendiaire, des médias en ligne transformés en hooligans numériques, tous chantant en chœur les mêmes refrains écrits à l’avance par un commenditaire lui-même luttant présumément contre la corruption. Les attaques étaient personnelles, les stratégies bien en place pour discréditer, pour détourner l’attention du véritable enjeu du match : la quête de la vérité.
Des bras cassés du journalisme congolais
Il est presque poétique, n’est-ce pas, de voir comment le théâtre de l’absurde se joue autour de nous ? Comment un simple écho de vérité provoque une cacophonie orchestrée de dénégations et de calomnies. À peine avions-nous esquissé le portrait de la situation, que les gardiens du temple financier ont donné le la : un concert d’insultes et d’accusations, une symphonie de distorsions médiatiques jouée à l’unisson par des médias soudainement amnésiques de leur devoir de neutralité.
« Journaliste corrompu », ils ont crié. « Fake news », ils ont scandé. Pourtant, dans ce vacarme, une mélodie s’élève – celle de la détermination, un refrain familier pour celui qui s’est dressé contre les tempêtes. Oui, c’est moi, Litsani Choukran, à nouveau désigné comme l’antagoniste d’une pièce dont je ne fais que dévoiler les coulisses.
Ils ont utilisé ma photo, tagué de « FAKE NEWS », dans une tentative maladroite de caricature. Mais plutôt que de la colère, je ressens un sourire intérieur – car, au moins, ils ont bon goût en matière d’image. Et pendant que certains collègues se contorsionnent dans des acrobaties intellectuelles pour justifier l’injustifiable, je reste ancré dans la réalité du terrain. Les menaces, les appels anonymes, les tweets à l’arrière-goût amer ne sont que des médailles d’honneur dans ce combat pour la liberté d’expression. « Tu vas aller occuper la cellule laissée vide par Stanis Bujakira », ont-ils menacé. Mais la peur n’est pas une langue que je parle, et la prison, bien que sombre, ne peut jamais emprisonner la vérité.
Nous tiendrons bon!
Dans cette mêlée confuse, des joueurs qu’on n’attendait pas ont rejoint le terrain. Ces bras cassés du journalisme, jadis prompts à défier le pouvoir, semblent avoir troqué leur maillot critique pour un autre, aux couleurs de la défense. Une volte-face qui interroge : depuis quand les critiques d’hier deviennent-ils les avocats d’aujourd’hui ? C’est comme si, dans un match où tout semblait perdu, on faisait appel à des renforts extérieurs pour inverser le score. Mais au football comme dans la vie, changer de maillot en cours de partie ne change pas la nature du jeu.
Ce n’est qu’une manche d’une partie qui s’annonce longue et éprouvante. « Comment l’IGF bâillonne la grande partie de la presse congolaise » sera notre prochaine investigation. Un dossier qui promet d’être explosif, dévoilant les dessous d’une stratégie visant à réduire au silence les sifflets de la vérité.
Alors, restons en position de hors-jeu, prêts à courir vers la vérité dès que le jeu se débloque. L’arbitre aux pratiques douteuses pourrait bien se retrouver isolé, sans supporters, face à un stade demandant des comptes. Et dans ce match, POLITICO.CD ne cherche pas à marquer contre son camp, mais à inscrire le but de la transparence, pour que justice et intégrité triomphent.
Restez branchés, le coup d’envoi du prochain grand récit est imminent. Et quelque chose me dit que le match sera riche en rebondissements.
Litsani Choukran,
Le Fondé.