Les coordinations urbaines de la Société Civile Forces Vives de Goma et de Bukavu, des provinces du Sud Kivu et Nord Kivu fustigent la posture de la communauté internationale à mettre en avant des politiques fondées qui ne tiennent pas compte de manière collective des leçons du génocide au Rwanda.
Dans une déclaration parvenue à POLITICO.CD le 09 avril, ces coordinations urbaines de la société civile regroupées en synergie, regrettent que la communauté internationale n’aie tiré aucune leçon traçant la réalité du génocide rwandais en termes de causes « lointaines, précurseurs et conséquences actuelles ».
« À la commémoration du Génocide Rwandais de l’année 1994, il y a de cela trente ans jour pour jour, la région des Grands Lacs Africains n’est pas encore stable. Avec le soutien de l’occident, particulièrement des États Unis d’Amérique, de la Grande Bretagne, des États membres de l’Union Européenne en commençant par la France, le pouvoir de Kigali ne cesse de recevoir un accompagnement tacite pour poursuivre le massacre des congolais dans sa partie Est », a-t-on lu dans cette déclaration.
Ces organisations appellent la communauté internationale particulièrement les grandes institutions mondiales ayant comme attributions de faire respecter les lois internationales d’arrêter ce qu’elles qualifient « d’une aventure de mauvais goût et de jeux de cache-cache » pour ce qui se passe dans la partie orientale de la RDC.
Selon elles, les membres permanents du Conseil de Sécurité et les Etats Unis qui s’estiment gardiens du monde devraient activer des mécanismes pour contraindre le Rwanda à arrêter la guerre qu’elle impose à la RDC.
« L’agression Rwandaise au Congo a perdurée et nous espérons que la même communauté internationale ne va pas se réunir d’ici quelques années pour célébrer le forfait au Congo, tél qu’ils le sont à Kigali en ce moment, célébrant le forfait qu’ils ont orchestré ou laissé faire au Rwanda en 1994», ont-elles poursuivi.
Le 30e anniversaire du génocide des Tutsi
La déclaration de ces organisations de la société congolaise fait suite à l’importance que la communauté internationale accorde pour la journée du 7 avril, marquant les premières tueries de ce genocide rwandais de 1994.
A l’occasion de cette commémoration, l’ancien Président américain Bill Clinton, en poste à la Maison Blanche durant les massacres, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le secrétaire d’Etat à la Mer Hervé Berville, né au Rwanda, y compris quelques dirigeants africains dont Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud ont également assisté à la cérémonie.
Le 7 avril 1994, dès le lendemain de la mort du Président rwandais Juvénal Habyarimana dans l’explosion de son avion à Kigali, le génocide est enclenché. Près d’un million de personnes vont périr.