La République démocratique du Congo, à travers la ministre d’Etat en charge de l’Environnement, Eve Bazaïba a procédé, mercredi 24 avril, au lancement des travaux d’élaboration de sa stratégie nationale de la conservation de la nature en dehors des aires protégées, une première dans l’histoire de ce plus grand pays du bassin du Congo.
Ces assises vont déboucher sur une stratégie qui met l’homme au centre de la conservation avec pour conséquence la réduction des conflits latents qui opposent continuellement, les communautés locales et les aires protégées classiques.
« Cette stratégie doit mettre l’homme au premier plan. Au gouvernement congolais désormais nous avons lié toutes nos sources et potentielles environnementales à l’économie pour nous ramener vers un développement durable. Il faudra qu’il ait des stratégies qui permettent de conserver et de préserver temps soit peu dans les aires protégées et en dehors des aires protégées», a déclaré Eve Bazaiba Masudi, ministre de l’Environnement et développement durable.
Selon les organisateurs de ces assises, la majorité de la population congolaise vit dans la forêt, et de la forêt. Les liens socio-culturels développés par les communautés locales et peuples autochtones contribuent à la protection de la méga biodiversité et des écosystèmes fragiles du pays.
Les experts de la RDC ont manifesté leur intérêt d’explorer les expériences des communautés locales et des peuples autochtones, du secteur privé, et des organisations nationales et internationales, afin d’enrichir des réflexions pour garnir la stratégie nationale de la conservation de la nature en dehors des aires protégées.
« Nous sommes convaincus que la mise œuvre d’une stratégie spécifique de la conservation en dehors des aires protégées pourra aider la RDC à atteindre la cible 3 de la convention sur la diversité biologique dans son objectif 30×30. Nous n’allons pas nous limiter à la stratégie il aura également des actions des plaidoyers pour arriver à influencer les différentes politiques et les envies d’avoir une sécurisation spécifique de la conservation gérée, dirigée et gouvernée par les peuples autochtones et communautés locales. Il nous reste également les différentes étapes où nous devons identifier les activités de la feuille de route pour arriver à élaborer cette stratégie », a précisé Joseph Itongwa, directeur exécutif de l’ANAPAC.
Dans le cadre des objectifs 30×30, 13,8 % du territoire national de la RDC est consacré à la conservation dans les aires protégées. Cette conservation est gérée par une Stratégie nationale de conservation de la biodiversité dans les Aires Protégées publiée en 2005.
Cependant, plus de 80% du territoire ne dispose d’aucune stratégie pour la conservation de la biodiversité. La stratégie nationale dont les travaux ont été lancés, entend combler ce vide et doter le pays des outils nécessaires pour la conservation de la nature en dehors des aires protégées.