Le Procureur Général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde a instruit celui de la Cour d’appel de Matete/Kinshasa d’ouvrir une information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Dans sa correspondance consultée par POLITICO.CD, le PG près la Cour de Cassation reproche au prélat catholique de « violenter délibérément les consciences et de trouver un plaisir à travers les faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et attentats contre les vies humaines ».
D’après cette autorité du pouvoir judiciaire, le chef de l’Église catholique romaine en RDC se complaît à décourager les forces armées engagées dans la guerre à l’Est du pays à travers ses différentes sorties médiatiques et ses homélies.
« Depuis belle lurette, il s’observe dans les comportements de monsieur Fridolin Ambongo, archevêque catholique métropolitain de l’archidiocèse de Kinshasa, au moment où le pays fait face à la guerre dans sa partie orientale, une constance des propos séditieux tenus lors de point de presse, interviews et autres sermons, de nature à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de déstabilisation », renseigne cette correspondance.
Dans la même correspondance, le PG révèle que le prélat catholique n’a pas daigné répondre à l’invitation lui adressée pour un échange en date du 25 avril autour de certains dossiers en instruction.
« Le gouvernement a armé les milice dans l’Est »
La récente position du Cardinal Ambongo sur la situation sécuritaire dégradante dans l’Est du pays a suscité une vive polémique. Son dernier entretien accordé à l’agence Fides a été pris comme une goutte d’eau qui fait déborder le vase.
En effet, au cours de cette interview, l’archevêque de Kinshasa a affirmé que pour vaincre le M23-RDF, le gouvernement a armé plusieurs groupes dont les « Wazalando », plongeant la ville-capitale du Nord-Kivu, dans l’insécurité.
« Même certains de ses membres sont passés dans les rangs du M23. Il est difficile de contrôler ces groupes armés qui se réfèrent à autant de chefs », a-t-il argué, insistant sur le fait que le leader des « Wazalendo », Éphraïm Bisimwa a été condamné à mort en octobre dernier pour les graves incidents du 30 août 2023 contre la présence des Casques bleus de la Monusco à Goma, qui ont causé la mort de plus de 50 personnes.