Le candidat à la présidentielle de décembre 2023, Moïse Katumbi s’est dit indigné de la décision du procureur général près la Cour de cassation, d’ouvrir une information judiciaire à l’encontre du Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa.
En effet, le procureur reproche au prélat de tenir des propos incitant la population à se révolter contre les institutions établies, à même de démoraliser les troupes engagées dans la guerre en cours dans l’Est du pays.
Selon le leader d’Ensemble pour la République, avec cette action, la justice veut museler une voix qui dénonce le dysfonctionnement des institutions publiques et qui porte les désidératas des opprimés.
« Nous apprenons avec profonde indignation que le Cardinal Ambongo ferait l’objet d’une injonction d’interpellation judiciaire suite à ses homélies dénonçant les graves maux qui rongent la RDC. Ce Cardinal et Archevêque métropolitain de Kinshasa ne fait que porter la voix des Congolaises et Congolais qui endurent sans fin des souffrances atroces. La justice congolaise tente donc de museler cette voix des affligés,des pauvres, des victimes de l’injustice, des guerres et de la mauvaise gestion de la chose publique », déplore Moïse Katumbi tout en soulignant que « cette politique d’intimidation de l’Eglise, dont le rôle est justement de porter la voix des opprimés, est totalement inacceptable ».
Dans sa réaction, Katumbi est convaincu que cette initiative rappelle les heures « sombres de l’histoire tragique du pays, marquée par les régimes autoritaires qui s’en étaient pris sans scrupule aux cardinaux Joseph Malula et Laurent Monsengwo, des défenseurs acharnés de la vérité, de la justice et de la bonne gouvernance ».
« Aujourd’hui, le Cardinal Ambongo est confronté à cette même répression, perpétrée par un pouvoir qui redoute la vérité et la transparence. Mais, de tout temps, nous observons que les régimes qui s’attaquent à l’Eglise et à ses dignitaires échouent misérablement. Il vaut donc mieux s’en abstenir », a-t-il ajouté.
En outre, l’ancien gouverneur de la province du Katanga ( avant le démembrement) s’est interrogé sur l’héritage du combat de l’opposition menée par le feu Etienne Tshisekedi, père biologique de l’actuel Président de la République qui prône un « État de droit ».
« Malgré le combat mené par Etienne Tshisekedi et toute l’opposition, qui aurait cru qu’un régime qui se dit démocratique choisirait la voie de la répression pour étouffer toute critique légitime ? La fragilité et la faiblesse d’un régime, plongé dans une dérive dictatoriale alarmante, sont désormais exposées au grand jour. Tous les Congolais ont droit au respect de leurs droits fondamentaux et L’Eglise, soucieuse du bien-être collectif, ne peut qu’y veiller notamment en dénonçant tout ce qui détruit la République et plonge les Congolaises et Congolais dans une misère insupportable », s’est-il questionné.
« Si le respect des droits fondamentaux a un prix, qu’on nous le communique alors pour qu’il soit payé afin de recouvrer la liberté et le bien-être collectif recherché par le Cardinal et Archevêque Métropolitain de Kinshasa. Quelles que soient les intimidations et la répression, la vérité ne sera pas étouffée », renchérit Moïse Katumbi.
Dans son courrier d’instruction, le procureur général près la Cour de Cassation accuse le Cardinal Ambongo d’avoir aussi décliné son invitation, en date du 25 avril dernier.