En République démocratique du Congo, le Cardinal Fridolin Ambongo est sous le coup d’une action judiciaire après sa dernière prise de position sur la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, à l’Est du pays.
Après son homélie lors de la célébration de la Pâques, l’archevêque de Kinshasa a affirmé au cours d’un entretien avec une agence de presse catholique, que le gouvernement congolais avait distribué les armées aux Wazalando et à d’autres groupes armés qui appartiennent aux forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe fondé au début des années 2000 par les survivants de l’ancien régime hutu rwandais.
Ces propos, démentis plus tard par la même agence, ont valu à l’archevêque de Kinshasa, l’ouverture d’une information judiciaire pour « faux bruits, incitation des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines ».
Interrogé à ce sujet lors de son séjour en France, le Président de la République, Félix Tshisekedi a accusé le Cardinal Fridolin Ambongo de proférer les « mensonges » au nom de la liberté d’expression. Pour lui, l’archevêque de 64 ans s’est fait le propagandiste du Rwanda.
« Il [le Cardinal Ambongo NDLR] s’est récemment fait le propagandiste du Rwanda en disant que la RDC armait les miliciens hutus des FDLR. Mais qu’il le démontre. La liberté d’expression ne doit pas servir à affirmer des mensonges, même quand vous êtes cardinal. Je soulignerai que c’est la justice qui œuvre à chaque fois. La séparation des pouvoirs est respectée », a déclaré le Président Tshisekedi.
Très critique sur la gestion de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, le cardinal Ambongo avait lié les adhésions au mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, au « partage inéquitable » des ressources du pays.