Tel un sujet tabou, les discussions relatives aux réformes à apporter à la constitution énervent la classe politique en RDC.
Depuis quelques jours, cette question fait l’objet de nombreuses interventions du Président Tshisekedi, notamment lors de sa récente tournée européenne.
En Belgique, le Chef de l’Etat a promis de mettre en place une commission qui réfléchira sur la manière dont la RDC pourra se doter d’une nouvelle constitution « digne du pays ». Pour lui, celle en vigueur accuse plusieurs lacunes et ne permet notamment pas la mise en place rapide du gouvernement.
Le parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé) est vent debout contre toute idée de changement ou modification de la constitution.
Dans un communiqué rendu public ce lundi, le parti politique de l’opposant Martin Fayulu a rejeté cet argument du Président de la République.
« Monsieur Félix Tshisekedi doit lire attentivement la Constitution et comprendre que l’installation du Premier ministre et du gouvernement ne peuvent en aucun cas être bloquée par la Constitution, surtout dans le contexte actuel d’un seul bloc politique majoritairement constitué à tous les niveaux législatifs par une commission électorale corrompue, contrairement à ce qu’il affirme », a asséné Devos Kitoko, secrétaire général du parti.
En effet, l’ECiDé estime que penser à changer ou à modifier la constitution relève des manœuvres du régime au pouvoir visant à se « maintenir illégitimement au pouvoir qu’il a obtenu par « un hold-up électoral en 2018 et par un simulacre d’élections en 2023 ».
« De plus, il dissimule son incapacité à préserver l’intégrité territoriale de la RDC face aux éléments du M23 », soutient-il en invitant les congolaises à contrer ces velléités.
Cette question de retoucher la constitution alimente déjà des grands débats de société, non seulement dans les officines politiques de la RDC, mais aussi au sein de la population.