Kinshasa a proposé à Bruxelles la mise en place d’un Comité d’experts pour améliorer la traçabilité des minerais critiques et stratégiques, visant à renforcer la transparence et à éviter le commerce des « produits de sang ».
« C’est un comité d’experts, des techniciens. Rapidement, si les Européens sont d’accord, ce comité se réunira pour étudier toutes les questions liées à la traçabilité sous toutes ses facettes. Il proposera ensuite aux décideurs congolais et européens des mécanismes pour se rassurer mutuellement et garantir que l’Union européenne ne soit pas induite en erreur et ne devienne receleuse de produits de sang », a déclaré Christophe Lutundula, ministre des Affaires étrangères.
Ce mécanisme vise également à éliminer toute suspicion de trafic de minerais congolais via le Rwanda. « Même le Rwanda doit être exempt de toute suspicion de prendre les produits congolais. Ce mécanisme doit permettre de renforcer la confiance mutuelle », a-t-il ajouté.
Cette proposition du gouvernement congolais intervient alors qu’en avril, la RDC a accusé le groupe Apple d’utiliser dans ses produits des minerais « exploités illégalement » provenant « de mines congolaises » où « de nombreux droits humains sont violés », selon des documents consultés par l’AFP. Les avocats mandatés par la RDC ont déclaré que ces minerais seraient ensuite « transportés hors de la RDC, et notamment vers le Rwanda, où ils seraient blanchis ».
De plus, le 21 février 2024, le ministre Christophe Lutundula avait dénoncé un « protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières » signé entre l’Union européenne et le Rwanda, affirmant que ce protocole « encourage le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda ».