La controverse entourant la gestion des précieuses réserves de lithium en République démocratique du Congo (RDC) s’est intensifiée suite à des révélations récentes sur une prétendue malversation impliquant des hauts fonctionnaires et des intérêts étrangers. La coalition « Congo N’est Pas à Vendre » (CNPV) a vigoureusement exigé des comptes après avoir découvert que des terres stratégiques avaient été accordées à des entités étrangères dans des conditions douteuses.
Le lithium, utilisé dans les batteries de véhicules électriques et vital pour la transition énergétique mondiale, se trouve au cœur de cette polémique. Le gisement de Kitotolo-Manono, l’un des plus grands et plus riches au monde, serait, selon le CNPV, géré de manière opaque et potentiellement préjudiciable pour les intérêts nationaux congolais.
Selon le communiqué de presse diffusé par la CNPV, une donation de 70 millions de dollars des terres à une organisation non-gouvernementale obscure, dirigée par Jean-David E’Ngazi, soulève des questions alarmantes sur la légitimité et la légalité de telles transactions. E’Ngazi, membre du conseil d’administration de la société minière la Cominière, est également mis en cause pour son rôle dans ces transactions controversées.
La CNPV a appelé à une action immédiate, demandant une enquête officielle sur la gestion des terres et des actifs en lithium par la Cominière et les ministères des mines et du portefeuille. Ils exigent également une révision des contrats et des accords, insistant pour que tous les arrangements respectent les lois du pays et les normes internationales en matière de transparence et de gouvernance.
Les accusations portent sur le fait que le contrat avec Manono Lithium SAS, une coentreprise contrôlée par Zijin Mining, n’a pas été rendu public malgré les exigences légales. Cette affaire pourrait potentiellement coûter des millions de dollars à la RDC en termes de perte de revenus et de bénéfices non réalisés, et nuire à la réputation du pays sur la scène internationale.
« Nous ne pouvons pas permettre que de telles transactions compromettent notre avenir. Tous les contrats miniers doivent être divulgués dans un délai de 60 jours« , insiste le CNPV, appelant le gouvernement à organiser un appel d’offre transparent pour le site de Manono.
La gestion des ressources naturelles en RDC a longtemps été source de controverse, souvent liée à des accusations de corruption et de gestion inadéquate qui entravent le développement économique du pays et perpétuent un état de pauvreté et d’injustice pour la majorité de sa population. La CNPV espère que ses actions mèneront à une réforme substantielle et à une meilleure reddition des comptes pour protéger et valoriser les ressources nationales pour le bénéfice de tous les Congolais.