La répartition des rôles au sein de l’Assemblée nationale proposée par le présidium de l’Union Sacrée Nationale (USN) a déclenché une tempête politique en République Démocratique du Congo. Les nominations, considérées par certains comme marquées par le favoritisme et le népotisme, ont suscité la colère de 200 députés nationaux de la majorité, mécontents de la « répartition non-équilibrée des provinces » et des nominations jugées partiales.
Le ticket proposé par le présidium pour le nouveau bureau de l’Assemblée nationale comprend Vital Kamerhe et Serge Bahati, tous deux originaires du Sud-Kivu, désignés respectivement comme président et questeur. Cette décision a exacerbé les tensions, avec des accusations de favoritisme exacerbant les divisions régionales et politiques.
En parallèle, la nomination de Christophe Mboso, récemment impliqué dans un scandale financier, au poste de deuxième vice-président, a ajouté à la controverse, soulevant des questions sur l’intégrité des décisions du présidium. Le choix de Caroline Bemba, sœur de Jean-Pierre Bemba, comme questeure adjointe, est également perçu comme une manœuvre népotique, éloignant encore plus le président Félix Tshisekedi de l’image d’un leader connecté aux réalités du pays.
Dans ce contexte tendu, Antipas Mbusa Nyamwisi, figure emblématique de l’Union sacrée et élu de Butembo, a fait une démarche audacieuse en déposant sa candidature pour le poste de deuxième vice-président, défiant ainsi l’accord du présidium. Mbusa Nyamwisi, représentant la plateforme Alliance des acteurs attachés au peuple (PEP-AAAP), conteste ouvertement les choix du présidium, signalant un potentiel bouleversement dans les équilibres de pouvoir à l’Assemblée.
La fronde contre le ticket proposé a même conduit à des appels à l’intervention directe du président Tshisekedi pour réviser les nominations avant le vote, soulignant le risque d’un rejet massif par les députés si les préoccupations ne sont pas adressées. Tryphon Kin-kiey Mulumba, de la plateforme politique PEP-AAAP, a salué la montée politique de son groupe, affirmant que cette force politique émergente pourrait jouer un rôle crucial dans les futurs équilibres de l’Assemblée.
Ce conflit interne à l’Union Sacrée met en lumière les défis auxquels Tshisekedi doit faire face pour maintenir l’unité au sein de sa coalition tout en naviguant dans les eaux turbulentes de la politique congolaise, où les accusations de tribalisme et de favoritisme continuent de menacer la stabilité du gouvernement et la cohésion nationale.