Dans une escalade des tensions régionales, la République Démocratique du Congo a officiellement dénoncé les activités illicites d’extraction et de contrebande de minéraux, accusant le Rwanda de soutenir et de faciliter ces opérations qui alimentent les conflits dans la région des Grands Lacs. Le Ministère des Mines de la RDC a publié une série de communiqués détaillant l’exploitation continue de minerais dans les périmètres retirés par l’État, soulignant la complicité présumée du Rwanda dans ces activités.
Selon le communiqué, le Rwanda serait impliqué dans une manœuvre de diversion, facilitant l’exportation des minéraux de la filière 3T (étain, tantale et tungstène) exploités illicitement. Ces activités seraient notamment concentrées autour de Rubaya et ses environs, où les minéraux, une fois extraits, seraient acheminés vers des entrepôts au Rwanda et en Ouganda avant d’être vendus sur le marché international comme s’ils provenaient de sources légales.
Le gouvernement congolais a retiré le permis d’exploitation 4731, dans une tentative de reprendre le contrôle des zones riches en minéraux et de mettre fin à leur exploitation illégale qui, selon lui, finance directement les conflits armés dans la région. Le communiqué cite des violations flagrantes des droits de l’homme par les groupes armés impliqués dans ces activités minières, y compris l’exploitation des travailleurs et le recrutement forcé.
Le Ministère des Mines de la RDC appelle les Nations Unies et le Conseil International sur les Ressources de la Région des Grands Lacs (CIRGL) à reconnaître ces activités comme une menace significative pour la paix et la sécurité régionales et internationales. La RDC demande une affirmation claire de tous les acteurs, y compris les consommateurs finaux de ces produits miniers, pour un approvisionnement responsable en substances minérales et suggère que des mesures, telles qu’un embargo, soient prises contre le Rwanda pour endiguer le financement des conflits par les minéraux.
Ces appels interviennent dans un contexte où la coopérative minière SAEMAPE et d’autres entités tentent de canaliser toute la production dans le circuit officiel de commercialisation pour assurer la traçabilité des minéraux et leur conformité avec les réglementations internationales contre les minerais de conflit.
Le Ministère souligne l’importance de restaurer la confiance dans les parties prenantes économiques légitimes de la région et d’atténuer les violations des droits humains tout en travaillant à rétablir la paix et la sécurité internationales. La situation demeure tendue, avec des implications profondes pour la stabilité de la région et pour les marchés internationaux des minéraux critiques.