Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) saigne financièrement alors qu’il tente de lutter contre une série de conflits dans ses provinces orientales, ayant déplacé plus de six millions de personnes, a déclaré le ministre des Finances, Nicolas Kazadi. « Au premier trimestre 2024, 27 % des revenus ont été consacrés à des dépenses exceptionnelles liées à la sécurité », a déclaré Kazadi mercredi lors d’une conférence de presse diffusée à la télévision nationale. « Nous n’avons pas d’autre choix, nous devons assurer la sécurité du pays. »
La majeure partie de cet argent est utilisée pour combattre le groupe rebelle M23, que le gouvernement accuse d’être soutenu par le Rwanda voisin, bien que ce dernier nie ces accusations. Le M23, qui prétend protéger les droits des Tutsis congolais, contrôle une grande partie de la province riche en minerais du Nord-Kivu.
L’année dernière, le gouvernement a dépensé 22 % de ses revenus pour des dépenses exceptionnelles de sécurité, contre environ 1 % habituellement, a précisé Kazadi. Ces coûts ont forcé le gouvernement à réduire les investissements prévus dans son budget de 41 trillions de francs (15 milliards de dollars). « Lorsqu’on fait face à un défi sécuritaire, il faut se serrer la ceinture », a ajouté Kazadi.
Des dépenses massives pour combattre le M23
La semaine dernière, le média Africa Intelligence a révélé que, malgré des retards, la RDC a réceptionné un deuxième lot de trois drones offensifs chinois CH-4 destinés au théâtre des opérations contre le M23 et les Forces de Défense du Rwanda.
Néanmoins, si le pouvoir congolais cherche à renforcer son arsenal d’aéronefs de guerre, certaines négociations suscitent des inquiétudes. Ces dernières semaines, des conseillers du président ont cherché à empêcher la finalisation d’un contrat d’armement de 500 millions de dollars, qui était négocié par Jean-Pierre Bemba.
Selon une récente publication par Africa Intelligence, un important contrat d’acquisition de véhicules blindés a été finalisé entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la société turque Katmerciler. Ce contrat, estimé à 75 millions de dollars, concerne l’achat de 185 véhicules blindés Hizir, destinés à renforcer les capacités des Forces Armées de la RDC (FARDC) dans leur lutte contre la rébellion du M23.
Le contrat, initialement signé en 2020, avait rencontré divers obstacles, notamment les répercussions de la rupture de la coalition entre le président actuel Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, ainsi que des difficultés financières du fabricant. Cependant, malgré ces défis, la finalisation du contrat promet une livraison complète des véhicules d’ici la fin de l’année en cours.
Les véhicules Hizir, conçus pour répondre aux exigences tactiques des forces de sécurité, sont équipés de tourelles téléopérées de 20 mm, produites par Aselsan, qui devraient être installées prochainement. Ces véhicules sont réputés pour leur robustesse et leur capacité à fournir une puissance supérieure, essentielle dans les opérations militaires.