Dans les couloirs du pouvoir à Kinshasa, une réunion cruciale entre les leaders des regroupements politiques de l’Union Sacrée et le présidium s’est terminée sans accord ce samedi, marquant un nouvel épisode dans la crise politique qui secoue la coalition gouvernementale de la République Démocratique du Congo (RDC). La rencontre, qui s’est tenue au bureau de l’honorable Augustin Kabuya, n’a pas permis de débloquer la situation quant à la composition du futur bureau de l’Assemblée Nationale, laissant la décision finale dans les mains du Président Félix Antoine Tshisekedi.
L’Union Sacrée se trouve une fois de plus confrontée à des divisions internes alors que la nomination des membres clés du bureau de l’Assemblée s’avère être un casse-tête politique. Bahati Lukwebo, une figure influente de la coalition, a défendu avec véhémence la candidature de son parti au poste de Questeur. Il aurait clairement menacé de « faire basculer les choses » au sein de l’Union Sacrée si des modifications étaient apportées à la liste des candidats, promettant d’utiliser son expérience politique pour influencer le cours des événements, rapportent des sources concordantes à POLITICO.CD.
Les discussions, qualifiées de « dialogue des sourds » par certains participants, n’ont pas abouti à un consensus sur les postes clés tels que le deuxième vice-président, le rapporteur, le questeur et le questeur adjoint. Les tractations se sont heurtées à des désaccords persistants sur la répartition des rôles entre les divers regroupements, reflétant les enjeux élevés et les rivalités au sein de la coalition.
La structure actuelle de l’Union Sacrée révèle une distribution complexe des sièges à l’Assemblée Nationale, avec plusieurs blocs voulant maximiser leur influence. Les positions varient depuis l’UDPS Tshisekedi et les Mosaïques UDPS, qui comptent chacun 75 députés, jusqu’à des groupements plus petits comme le MLC avec 23 députés. Cette diversité rend les négociations particulièrement délicates, chaque groupe cherchant à sécuriser des positions stratégiques au sein du bureau de l’Assemblée.
Face à cette impasse, Steve Mbikayi a tenté de tempérer les tensions en insistant sur le fait que la réunion était constructive et qu’elle avait permis d’établir des modalités de sélection pour les regroupements. « La réunion a permis qu’on se mette d’accord sur les modalités, notamment sur les regroupements qui pourront être retenus. Maintenant, sera question qu’on organise une autre rencontre pour définir les différentes candidatures sachant que celle du Président Kamerhe, comme président de l’assemblée, du professeur Tshilumbayi comme vice-président, sont déjà retenues et ne posent pas de problème, » a déclaré Mbikayi, joint par téléphone par POLITICO.CD.
Cependant, il reconnaît que la décision finale devra être tranchée par le président Tshisekedi, soulignant son rôle d’arbitre dans cette crise politique.
Vendredi, Félix Tshisekedi a convoqué les députés de sa majorité politique pour taper du poing sur la table. Le président congolais a ordonné la suspension du vote prévu ce samedi pour l’élection du Bureau permanent de l’Assemblée Nationale, la restructuration de la liste des candidats, et a menacé de dissoudre l’Assemblée nationale si nécessaire.
Le vote des membres du bureau de l’Assemblée nationale a été reporté. En sa qualité de Chef de la majorité, le Président Tshisekedi a enjoint les six membres du présidium à se concerter dès ce samedi avec les chefs des regroupements politiques afin de revoir le ticket présenté.
Au sujet du ticket présenté par le présidium de l’USN pour l’élection des membres du bureau définitif de la Chambre basse du parlement, le Chef de l’État a recommandé que cette liste soit « revue et corrigée », en tenant compte de la représentativité de la Grande Orientale, forte d’une soixantaine d’élus nationaux, ainsi que de la représentativité significative de la femme.
Tenant compte des tensions passées (FCC – CACH), le Président Félix Tshisekedi a averti les députés de sa coalition : « Je n’hésiterai pas à dissoudre l’Assemblée nationale et à renvoyer tout le monde à de nouvelles élections si ces mauvaises pratiques persistent. »