Selon les informations concordantes recueillies par POLITICO.CD, Benjamin Zalman-Polun est un entrepreneur américain connu pour ses activités dans le secteur du cannabis médicinal. Il fait partie des personnes arrêtées par l’armée congolaise ce matin à Kinshasa. Il faisait partie d’un groupe d’une vingtaine d’hommes capturés après une tentative de de coup d’Etat dirigée par Christian Malanga, le leader d’un micro-parti politique de la diaspora congolaise aux États-Unis.
Les détails de cette tentative de coup d’État ratée révèlent une alliance improbable entre Malanga et deux entrepreneurs américains, Zalman-Polun et Cole Ducey, également actifs dans l’industrie du cannabis et des liquides pour cigarette électronique. Selon un article de Africa Intelligence, ces hommes s’étaient associés pour des investissements miniers en Mozambique.
Une alliance inattendue
Le 28 avril 2022, raconte un article de Africa Intelligence consulté par POLITICO.CD, deux sociétés d’investissements miniers, CCB Mining Solutions et sa filiale Chua Mining Company, ont été créées à Maputo, au Mozambique. La société mère, CCB Mining Solutions, est détenue à parts égales par Christian Malanga, Benjamin Zalman-Polun et Cole Ducey, tous deux impliqués dans l’industrie du cannabis en Californie. « Christian Malanga, président et fondateur de l’United Congolese Party (UCP), un micro-parti d’opposition basé à Washington, a des antécédents dans l’investissement minier artisanal en RDC. Malanga, qui a grandi à Salt Lake City, est également un homme d’affaires dirigeant Global Solutions, une entreprise de développement en Afrique« , explique le média basé en France.
La gestion de CCB Mining Solutions est assurée par André Timana, un homme d’affaires influent à Maputo, connu pour sa société ABT Servicos spécialisée dans la fabrication de plaques d’immatriculation et de systèmes de sécurité pour voitures. « Parmi les partenaires de Timana figure Hermenegildo Neves, ancien directeur général de l’INATUR, l’autorité mozambicaine du tourisme, et ex-directeur de la branche mozambicaine de la Dubai Chamber of Commerce and Industry« , détaille Africa Intelligence.
La situation a dégénéré vers 4h30 du matin, lorsque des assaillants armés, habillés en tenues militaires, ont attaqué la résidence de Vital Kamerhe, vice-premier ministre et ministre de l’économie. Deux policiers chargés de la sécurité de Kamerhe ont été tués lors de l’affrontement, tandis qu’un des assaillants a également perdu la vie. Après l’échec de cette première attaque, le groupe a pris la fuite et s’est réfugié au Palais de la Nation, un bâtiment principalement symbolique utilisé comme bureau présidentiel.
L’ambassade américaine promet de « coopérer »
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent les assaillants au Palais de la Nation, portant des armes et arborant l’ancien drapeau du Zaïre. Ils ont affirmé vouloir « changer des choses dans la gestion de la République » et ont exprimé leur opposition au président Félix Tshisekedi et à Vital Kamerhe. Selon plusieurs sources, les véhicules des assaillants présentaient des impacts de balles, suggérant qu’ils avaient été engagés dans des combats avant leur arrivée au Palais.
L’ambassadrice des États-Unis à Kinshasa, Lucy Tamlyn, a réagi rapidement aux événements. « Je suis choquée par les événements de ce matin et très préoccupée par les rapports faisant état de citoyens américains prétendument impliqués. Soyez assurés que nous coopérerons avec les autorités de la RDC dans toute la mesure du possible alors qu’elles enquêtent sur ces actes criminels et tiennent pour responsables tout citoyen américain impliqué dans des actes criminels« , a-t-elle déclaré.
Cette situation met en lumière les défis sécuritaires persistants en RDC et les implications internationales complexes des activités de la diaspora congolaise. Une enquête approfondie est en cours pour déterminer les responsabilités et les motivations derrière cette attaque.