Depuis un an, un conflit fatal sévit dans la commune de Lubunga, à la rive gauche du Fleuve Congo, dans la ville de Kisangani. Deux tribus autochtones notamment les peuples Mbole et les Lengola, revendiquant des « terres », s’entretuent sans cœur, entraînant des milliers de déplacés.
Cependant, malgré les renforts militaires et policiers dans les zones cibles, les poches des milices continuent d’engager des tueries innocentes. Ce mois de mai, des dizaines de civils ont été tués dans les périphériques de la commune qui est restée quasi-déserte.
Face à cette situation désastreuse, Dismas Kitenge Senga, Président du Groupe LOTUS-FIDH, une ONG de défense des droits humains basée à Kisangani dans la province de la Tshopo, lance un cri d’alerte et s’adresse plus particulièrement au FONAREV, qui vient en aide les déplacés liés aux conflits de guerre en RDC.
« Je vous écris ce jour pour vous alerter sur l’arrivée massive des déplacés du conflit sanglant et très inquiétant de nature communautaire, opposant les tribus Lengola et Mbole, à Kisangani depuis plusieurs mois. Ces déplacés, constitués en grande partie des femmes et des enfants, sont dans une situation humanitaire désastreuse et nécessitant une assistance d’urgence pour soulager leurs souffrances et éviter l’embrasement de la situation à Kisangani et ses environs », alerte -t-il, dans sa lettre consultée par POLITICO.CD
Selon toujours cet activiste des Droits Humains, au regard du mandat de FONAREV, et des actions multiples et salvatrices qu’il mène en faveur des victimes des atrocités de plusieurs genres, la visite de cette institution dans les différents sites des déplacés de Lubunga à Kisangani ainsi que des entretiens avec de différentes victimes du conflit contribuera à soulager leurs souffrances mais aussi à marquer une volonté de l’État congolais à résoudre ce conflit.
Dismas Kitenge se montre cependant prêt à accompagner FONAREV et l’État congolais afin de trouver une solution favorable et propice aux déplacés et mettre fin au conflit qui a dégénéré ces derniers jours.
« La société civile de la Tshopo, par notre voie, appelle de tous ses vœux des actions de votre institution et elle est résolument engagée à accompagner l’État congolais à trouver une solution durable à ce conflit par le retour de la paix durable et l’instauration de la justice », a-t-il poursuivi.
La semaine dernière, un corps sans vie a été retrouvé à Lubunga vers le quartier Buta. Selon Me Prince Héritier Isomela, Président de « Sauti ya Lubunga », le défunt s’appelait Kamo connu sous le nom de Kabumbayi ancien vendeur des chaussures au marché central de Kisangani. Il a été tué par des assaillants pour son appartenance à une des tribus à conflit. Cette situation a été au cœur d’un déplacement massif dans ce coin du pays.