Les terroristes islamistes d’Allied Democratic Forces (ADF) ne cessent de faire parler d’eux en le territoire de Beni, une entité située dans la province du Nord-Kivu, en dépit de la combinaison opérationnelle de l’armée congolaise et ougandaise dans le cadre de l’opération Shujaa lancée depuis 2021.
Depuis la semaine dernière, plusieurs civils ont été tués à Pecheuri et Upende, sur l’axe Mbau-Mantumbi. 10 corps de civils avaient été ramassés après ces attaques menées simultanément. Ce mardi 28 mai 2024, le nombre des morts s’est alourdit. Il est passé de 10 à 18 morts après la découverte de 8 autres corps à l’Ouest de Mbau. Les victimes sont les habitants de Mbau-Linzo, selon des sources concordantes.
La société civile du territoire de Beni, qui précise par ailleurs que cette situation a dépassé le seuil de la tolérance, déplore ces nouveaux massacres des civils et attribue cette situation au relâchement des opérations militaires dans la zone.
« La vraie raison de cette situation c’est la trêve militaire. Parce que ce que nous observons, c’est que l’armée attend que l’ennemi puisse manifester sa présence pour contre-attaquer. L’ennemi profite de la défensive de l’armée pour opérer librement » a dénoncé Omar Kalisya, le président de la dite société civile.
Cette structure citoyenne, poursuit qu’outre la défensive à laquelle l’armée recourt pour opérer, la négligence des alertes de la population sur le mouvement de l’ennemi aux autorités militaires constitue une autre cause de ce chaos.
« L’information est souvent amenée à qui de droit, mais l’ennemi parvient à nous échapper à cause de la négligence des alertes. La capitalisation de ces alertes, n’est pas encore au maximum. L’ennemi s’éparpille dans un espace de 7 Kilomètres, et qu’en sera-t-il, s’il le faisait à 100 ou à 150 kilomètres ? » s’est-il interrogé.
En réaction de cette situation, le député national Élie Vaghumawa estime que, « La situation de l’Est plus particulièrement celle de Beni devient de plus en plus inquiétante et mérite une analyse approfondie aux fins de trouver urgemment la réponse à la crise sécuritaire qui s’y vit. Nous pensons aussi qu’avec l’avènement du nouveau gouvernement qui demeure une urgence, il y aura amplification des réponses gouvernementales à la crise de l’Est » a-t-il déclaré, avant de faire savoir également que cette situation constitue la priorité de ses actions parlementaires, qui se résument à « faire un contrôle rigoureux pour pousser le gouvernement à agir ».
Les ADF multiplient, depuis plusieurs semaines, des attaques dans des agglomérations généralement habitées. Ils tuent, pillent, incendient des maisons comme des engins roulants et enlèvent les paisibles populations sous l’oeil impuissant de l’État, toujours en difficulté d’imposer son autorité dans cette zone.