Des réactions se multiplient au sein de la classe politique et sociale, après la sortie du gouvernement Siminua, mercredi 29 mai 2024 en République Démocratique du Congo (RDC). À Beni, par exemple, la majorité de la population reste dubitatif des résultats attendus face au programme gouvernemental qui sera d’ici peu présenté au parlement pour l’investiture du gouvernement. Certains pensent d’ailleurs qu’il n’est, sans ombre de doute évident, que les jalons de l’échec du second et dernier mandat du président Tshisekedi sont posés compte tenu du casting du gouvernement Siminwa.
« Si ce régime voudrait laisser une empreinte indélébile de son passage à la tête du pays, le gouvernement précédent ayant lamentablement échoué, les anciennes figures de ce gouvernement ne devraient aucunement les revenir. Nous constatons environs, 18 figures du précédent gouvernement qui réapparaissent avec un bilan largement mitigé dans leurs ministères respectifs », a expliqué Fabrice Saambili qui appelle les parlementaires à assumer correctement leur responsabilité par un contrôle doux et rigoureux.
« Les parlementaires doivent jouer un grand rôle dans une situation comme la nôtre. Il faut un contrôle rigoureux et sans complaisance de la gestion des affaires publiques à tous ceux qui ont été nommés, dès que ce gouvernement sera investi », poursuit Fabrice Saambili.
Un autre habitant, qui a préféré requérir l’anonymat, a pensé quant à lui, que le gouvernement Suminwa est fortement basé sur les arrangements, ce qui amplifie encore le doute sur la volonté d’œuvrer pour l’intérêt général.
« Nous restons dubitatif du fait qu’un pourcentage assez considerable de l’équipe précédente qui a lamentablement échoué réapparaît dans le gouvernement Suminwa, on se demande sur base de quels critères ces gens là ont été reconduits. Ça semble à un gouvernement d’arrangement pour éviter des frustrations, lorsque le décalage est mauvais il en est de même pour l’atterrissage dit-on », a-t-il fait savoir.
Une réaction appuyée par maître Fabrice Mulwahali, un activiste des droits humains qui pense que la question sécuritaire doit être au cœur de l’action du nouveau gouvernement suivi bien-sûr du social et de l’économie en berne en RDC. Il déplore toutefois la permutation de certains ministres malgré leurs échecs béants dans le gouvernement Sama.
« Après une longue période d’attente, le gouvernement Judith est sorti, le premier constat ce qu’il y a eu plusieurs visages du gouvernement sortant qui ont été maintenus (soit reconduits ou permutés) aux côtés des nouveaux qui visages qui ont fait leur entrée. Le deuxième constat c’est que, contrairement à ce qui se disait sur la réduction du nombre des membres, la réduction n’a été que de trois personnes soit de 57 ministres du précédent gouvernement à 54 » a remarqué maître Fabrice Mulwahali.
Les défits notamment sécuritaires et économiques attendent le gouvernement Suminwa à cette période où le pays fait face à une agression dans sa partie Est.