La République démocratique du Congo reste encore un pays en proie à une insécurité cruelle dans sa partie Est. La détérioration de la situation humanitaire dans la province du Nord-Kivu place le pays à la troisième position parmi les neuf pays africains qui concentrent les crises humanitaires les plus négligées au monde.
C’est ce qui ressort d’un classement annuel publié lundi 03 juin par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), qui précise que ce rapport est fondé sur trois critères : le niveau de volonté politique de la communauté internationale, de couverture médiatique et de financements humanitaires.
« Pour la huitième année consécutive, la République démocratique du Congo (RDC Congo) est restée l’une des crises les plus négligées au monde. Plus de 25 millions de personnes ont continué à faire face à de multiples urgences, et la violence dans l’est de la RDC aggrave en 2023 », a-t-on lu dans ce rapport avant de préciser qu’à la fin de 2023, la RDC était l’une des plus grandes crises de déplacement au monde.
D’après cette ONG norvégienne, depuis la reprise des hostilités en mars 2022, plus de 1,6 million de personnes ont été chassées au Nord-Kivu, un nombre qui a fortement augmenté au cours des trois derniers mois de 2023. En Ituri, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées alors que le conflit a contribué à une rupture des relations sociales au sein des communautés.
« Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ont été témoins d’une escalade des combats et des conflits locaux. Les civils ont supporté le poids des attaques, les combats ciblant souvent des camps informels et des centres urbains. Quelque 6,9 millions de personnes en RDC ont été déplacées à la fin de 2023, la majorité dans les provinces orientales », a-t-il poursuivi.
Dans ce même rapport, il est indiqué que la situation s’est notamment aggravée dans les zones moins touchées par les conflits. Les différends sur les terres et l’accès aux services de base ont perturbé les parties les plus stables de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Cependant le financement humanitaire a eu du mal à répondre aux besoins, avec seulement 41 % des 2,25 milliards de dollars requis couverts. Ce financement du relèvement anticipé a continué d’être pour la plupart absent, et les causes profondes des différentes crises ne sont toujours pas abordées.
Parmi ces pays, figurent notamment, le Burkina Faso qui se trouve en première position du classement suivi du Cameroun, le Mali arrive en 4ème position, devant le Niger(5ème) qui fait son entrée dans le classement. Le Soudan du Sud (7ème), La République centrafricaine (8ème) et le Tchad (9ème) sont également cités, alors qu’ils étaient absents du classement en 2022 et un seul pays non africain le Honduras (6ème) est aussi répertorié.
« Dans le monde entier, il y a eu un déficit record de 32 milliards de dollars dans les budgets consacrés à l’aide, laissant 57 % des besoins humanitaires non satisfaits en 2023 », a-t-il conclu.