Le ciel s’est assombri et la terre rougie de sang en début de ce mois de juin dans le territoire troublé de Beni, au Nord-Kivu, dans l’est du pays. Les terroristes ADF ont encore mené des attaques ciblées contre les paisibles civils, dans quelques villages situés à une trentaine de Km à l’ouest de la ville de Beni.
Selon les informations recoupées au sein de la société civile locale, au moins 181 personnes ont été tuées dans le territoire de Beni, plus précisément dans les villages du groupement Baswagha-Madiwe, où quelques corps ont été découverts par des jeunes volontaires de Cantine et Mabalako. En outre, ces terroristes ont incendié plusieurs maisons et structures médicales et ont emporté 25 motos et d’autres biens de valeurs.
Dans un communiqué parvenu mardi à POLITICO.CD, le parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) dit avoir appris avec « consternation », le massacre de la population civile et le pillage de leurs biens, atrocités perpétrées par les terroristes ADF entre le mardi 4 juin et le vendredi 7 juin 2024. Ce parti de l’opposant Matata Ponyo déplore cependant la lenteur et l’inefficacité de la réponse du gouvernement congolais et exige des actions immédiates pour protéger les civils.
« Le LGD adresse ses plus sincères condoléances aux familles des victimes, exprime sa solidarité avec les personnes blessées, déplore avec la plus grande fermeté la lenteur et l’inefficacité de la réponse du Gouvernement congolais face à ces atrocités répétées, et exige des actions immédiates et concrètes pour protéger les civils, sécuriser les zones touchées, fournir une aide d’urgence aux déplacés et aux blessés, et réserver un enterrement digne aux illustres disparus », lit-on dans le communiqué.
Sans manches, le parti politique LGD pointe du doigt le groupe terroriste ADF comme responsable de ces actes qualifiés de lâches et ignobles qui terrorisent la population de la région de Beni depuis plusieurs années, en commettant des atrocités telles que des massacres, des viols, des pillages et des enlèvements en profitant de la quasi-absence de l’autorité de l’état dans cette partie du pays.
En même temps, le LGD appelle également la Communauté Internationale à ouvrir une enquête indépendante afin d’identifier les auteurs de ces massacres odieux et leurs complices pour qu’ils soient déférés devant les juridictions compétentes.
À Cantine et Mabalako, le calme règne après ces atrocités à grande échelle. L’espoir renaît toutefois avec la présence imminente du commandant des opérations militaires Sukola 1 Grand Nord, le Général Bruno Mandefu, qui séjourne dans la région afin de s’enquérir de la situation sécuritaire sur place et de rassurer la population des mesures urgentes pour la sécuriser.
Serge SINDANI