13 juin 2022—13 juin 2024, 2 ans jour pour jour depuis que les terroristes du M23 ont pris la cité frontalière de Bunagana, située dans le territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu. Cette entité demeure sous l’administration des rebelles du M23-RDF qui y font leurs lois.
Face à cette occupation qui perdure, POLITICO.CD a fait, ce jeudi 13 juin, un microbaladeur pour recueillir les avis de la population dans la ville de Beni pour sonner le tocsin afin de rappeler les autorités congolaises leur engagement de protéger le territoire national.
Selon, Me Fabrice Mulwahali, activiste des droits humains, cette situation révèle l’absence de l’autorité de l’État et de la légèreté dans la gestion des questions sécuritaires de la République.
« C’est avec bcp d’amertume qu’on peut constater qu’une partie du territoire national, mieux encore une frontière soit occupée par des rebelles bien identifiés pendant deux ans sans que la République soit en mesure de neutraliser les agresseurs et contrôler l’intégralité du territoire national. Ceci relève l’absence de l’autorité de l’État et de la légèreté dans la gestion des questions sécuritaires de la République. Face à cet état de choses, il y a urgence pour la population de s’appuyer sur les prescrits de l’article 64 » a-t-il fait savoir.
Ce dernier a déclaré sur le fait que « ceux qui gèrent la République ne prennent pas très au sérieux cette occupation mortifère, ou soit n’ont pas d’épaule pour résoudre le problème» .
Une analyse appuyée par l’analyste politique indépendant, le docteur Babah Mutuza qui estime que cette occupation est une preuve de naïveté de d’impuissance de l’État congolais d’une part et de l’autre de la complicité de la communauté internationale qui reste silencieuse face à cette agression.
« C’est la preuve qu’il y a un peu de la naïveté de notre côté, et un peu de l’impuissance, et il faut souligner que la communauté internationale n’est pas de notre côté. Le plan des occidentaux est de balkaniser notre pays, comme ça c’est passé au Soudan, Pour qu’en balkanisant, qu’ils donnent une certaine portion des terres au Rwanda. Le grand problème du Rwanda aujourd’hui, c’est la démographie. Il y a plus d’espace au Rwanda et c’est la raison pour laquelle Kagame ne veut pas de la présence des réfugiés Hutu parce qu’ils n’a pas où les mettre», a-t-il déclaré.
Aussi, il a indiqué qu’«en 20230, la population Rwandaise va doubler, mais il me n’ont plus d’espace, voilà pourquoi ils nous font la guerre »
Le professeur Dady Saleh pense de son côté que le régime en place n’a pas encore compris le contour de cette guerre qui a des traits économiques, et d’occupation d’espaces. Il pense que l’État congolais devrait changer des stratégies, afin de permettre le retour de la paix dans cette partie. Il invoque l’application de l’article 64 de la constitution, comme l’une des solutions au problème.
« Nous devons nous battre en mettant en application l’article 64 de notre constitution. Le complot est connu et nous devons nous unir et nous battre. C’est ridicule de voir Bunagana toujours contrôlé par les rebelles alors que notre pays a plus de 100 millions d’habitants. Nous devons nous unir et nous battre » a-t-il appelé.
Les rebelles collaborent avec l’Ouganda pour les activités transfrontalières. Ces activités profitent au Rwanda et à l’Ouganda en défaveur de la RDC qui pert plusieurs millions dans sa caisse.