Depuis plusieurs décennies, la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo, demeure inquiétante, à la suite de l’activisme des groupes armés étrangers d’une part et d’autre part locaux, qui sèment terreur et désolation dans le chef de la population civile.
Dans un entretien avec Politico.cd, ce Samedi 15 juillet, l’analyste politique indépendant, Dr Babah Mutuza, a estimé que cette situation perdure pour plusieurs raisons. Il a d’abord évoqué la complicité de la communauté internationale dans cette crise. A l’en croire, cette organisation protège les intérêts des pays agresseurs de la RDC pour des raisons inconnues. D’un autre côté, le docteur Babah Mutuza pense que la persistance de ce cycle infernal des violences dans cette partie est due à la fragilisation de l’armée par le politique congolais.
« Il sera impossible de donner à un député des montants faramineux, et à un militaire 100 USD pour attendre de lui le résultat, c’est une lutte perdue d’avance et c’est sans débat. Le gouvernement doit améliorer les soldes des militaires. Si ces gens-là sont mieux payés et qu’ils ont une certaine garantie sociale, la guerre peut se mener autrement », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « le décalage entre les autorités politiques et les militaires crée un déséquilibre moral qui ne permet pas à l’armée de se battre avec beaucoup plus d’énergie. Ça doit se dire et cela doit changer. Cette inégalité sociale ne profite pas au peuple congolais qui en paye malheureusement le prix. La communauté internationale, c’est autre diable souriant. Elle nous poignarde dans le dos en caressant nos agresseurs qui du reste bénéficient de son appui ».
Le docteur pense que pour rendre l’armée puissante, le nombre d’hommes est d’un apport capital. C’est ainsi qu’il préconise de multiplier le recrutement des jeunes. Cependant, pour recruter, dit-il, « nous devons rentre notre armée attractive. l’État peut créer une politique qui va inciter les jeunes intellectuels d’adhérer à son sein ».
Dans cet ordre d’idées, il invite l’État congolais à mettre un terme à la complicité interne de certains hommes politiques y compris des citoyens ordinaires, qui travaillent pour le compte de l’ennemi.
« Le gouvernement doit étudier des mécanismes radicaux pour mettre fin à la complicité internet e de la part des politiciens qui méritent une sanction exemplaire en décourageant certains jeunes qui se font manipuler pour la cause de l’ennemi. Cette guerre, nous est imposée à cause de l’occupation de l’espace, nous devons savoir cela. Kagame et ses partenaires sont terminés à nous faire subir ce que le Soudan a fait face, donc la balkanisation, et il faut une attitude responsable pour faire échec à son plan », martele-t-il.
Cet analyste pense que le moment où la RDC sera capable de réunir ces conditions, la guerre ne sera que de courte durée pour en finir définitivement. Ainsi il appel à l’assainissement de l’armée et à la valorisation des vies humaines des congolais par l’État congolais.
« L’armée doit être assainie et c’est très important. Le jour où, la mort d’un congolais par une balle provoquera la colère de toute l’armée, les étrangers auront peur de nous et nous respecterons. Mais voilà on tue à Beni et à Lubero maintenant, mais on ne sent pas tel qu’on pouvait s’attendre à la riposte de l’armée. C’est cet élément qui laisse que nos ennemis jouent avec les vies des Congolais, parce qu’ils savent qu’ils peuvent en faire ce qu’ils veulent et y aura pas proportionnalité de riposte et c’est très dangereux voyez vous dans un état sérieux », a conclu le docteur Babah Mutuza.
Il a donc donné cette recette après la multiplication des tueries dans les territoires de Beni et Lubero, lesquelles tueries ont fait des centaines des morts parmi les civils et plusieurs dégâts matériels.