À l’occasion du DRC Mining Week, rassemblement annuel de l’industrie minière en République démocratique d’un Congo (RDC), le représentant de l’agence des Nations Unies pour la protection de l’enfance (UNICEF) en RDC, Grant Leaty, a tiré la sonnette d’alerte sur le travail des enfants dans les mines de Lualaba et du Haut-Katanga.
Participant à ce rassemblement de trois jours (du 12 au 14 juin), Grant Leaty a rappelé que plus de 350 000 enfants réalisent un travail dangereux, la plupart dans des mines, rien que dans les provinces du Lualaba et du Haut Katanga, dans le sud de la RDC.
« Les enfants reçoivent de petites sommes soit pour descendre dans les mines pour ramasser ou faire le triage des minéraux, comme le cobalt, soit pour les transporter dans un sac à dos et aller les vendre, quelque part, là où il y a des kiosques où se trouvent des acheteurs », a dénoncé ce représentant onusien au micro de RFI.
D’après lui, il y a des enfants de 6 ans qui travaillent dans les mines. La majorité sont des adolescents et ont entre 10 et 18 ans. Il n’y a pas d’autres activités économiques dans la zone. Les adultes, y compris les mères, travaillent aussi dans les mines, ce qui explique que les enfants ne sont pas surveillés.
« Il n’y a pas d’écoles, pas de structures de santé et pas d’eau potable. On voit juste des tentes de fortune – des bâches – en plein milieu de la brousse et il n’y a absolument rien comme installations publiques », a-t-il alerté.
Après le Forum de Paris sur la paix organisé il y a 5 ans environ, le Bureau international du travail (BIT) avait mené un projet pour combattre le travail des enfants dans les mines de Kolwezi. L’administrateur du BIT, chargé des programmes pour l’Afrique centrale, expliquait qu’il existait déjà un plan sectoriel, au niveau national, depuis 2017.
Pour résoudre ce problème, estimait-il, il faut aller au-delà de la simple volonté politique et prendre des mesurés idoines. « Il faut faire attention parce qu’aujourd’hui, tous les parents qui font travailler leurs enfants, ce n’est pas de gaité de cœur, mais peut-être qu’ils sont forcés à le faire. Tout simplement parce qu’il y a la pauvreté des familles à la base. Et donc, il va falloir trouver des alternatives à la fois pour les familles et pour les enfants », soutenait Roger Nkambu.