Des députés de la Majorité présidentielle ont initié une pétition pour que la Cour Suprême interprète l’Article 70 de la Constitution. Selon Jean-Bertrand Ewanga, Secrétaire général de l’UNC, interrogé par Politico.cd, il s’agit du plan B de la Majorité Présidentielle pour maintenir Joseph Kabila au pouvoir au-delà du délai constitutionnel.
« L’idée derrière, c’est la recherche du glissement. L’article 70 est clair : le chef de l’Etat en fonction est là jusqu’à l’installation du Président élu. C’est ce qui donne la possibilité à Monsieur Kabila de rester au sommet de l’Etat jusqu’au 20. Nous mettons en garde les juges de le Cour constitutionnelle. Ils ont déjà validé cette histoire des commissaires spéciaux qui n’existe pas dans notre constitution. Nous ne pouvons pas admettre que la même cour puisse cautionner le glissement ».
Meeting le 24 avril 2016
« Si le dialogue ne marche pas – comme les gros poissons n’y participent – ils vont actionner l’interprétation de l’article 70 par la Cour pour provoquer le glissement. Notre peuple est très vigilant. En 2015, c’est le peuple qui a empêché la modification de la loi électorale. Le 24 avril 2016, nous serons en meeting pour dire à notre peuple qu’il a des droits notamment celui de défendre la constitution ».
Un commentaire
Quoiqu’en pense la Cour Constitutionnelle, l’esprit de l’Assemblée constituante dont je fus membre a été de limiter le terme du pouvoir du Président de la République en République Démocratique du Congo à un maximum de deux mandats de 5 ans chacun. M. Joseph Kabila Kanambe a eu un mandat extra-constitutionnel de 2001 à 2006 et deux mandats constitutionnels légaux de 2006 à 2016. Il est impensable et inacceptable que l’on puisse envisager de le laisser demeurer au pouvoir au-delà du 20 décembre 2016. Le peuple congolais devra se révolter et saisir la communauté internationale, les Nations-Unies notamment. L’esprit et la lettre de sa Constitution doivent être impérativement respectés.